Warner prend de plus en plus des allures de gros éditeur et ce n'était pas moins de quatre jeux qui étaient sur les rangs pour la Gamescom. Même si nous n'avons eu le temps d'apercevoir Lego Batman 3, Batman: Arkham Knight, La Terre du Milieu : L'Ombre de Mordor et Mortal Kombat X ne nous ont pas échappé. On vous propose donc sans plus attendre de découvrir nos impressions pad en main sur les univers de J.R.R. Tolkien, Bob Kane et Ed Boon.
Note : Les articles de L'Ombre du Mordor et Batman : Arkham Knight sont l’œuvre de votre serviteur tandis que c'est à l'ami dark10x que l'on doit celui sur Mortal Kombat X.
Tout a commencé par une présentation d'une demi heure visant essentiellement à nous rappeler le fonctionnement du système de Némésis et ses conséquences sur le gameplay. Chaque adversaire menant sa petite vie de son côté, le jeu devrait donc nous réserver un bon lot de surprises, avec des conflits d'intérêts qui les poussent à s'affronter entre eux, l'arrivée de nouveaux rivaux, etc. Pour atteindre les chefs de guerre, il faudra donc passer par une analyse dans le détail de ce qui s'apparente à une sorte de grand échiquier tactique. La récupération d'informations sur l'armée que l'on affronte est essentielle pour espérer vaincre les suppôts de Sauron, dont les points forts et les points faibles se révéleront au fur et à mesure de vos découvertes. Comme cela a déjà été maintes fois expliqué dans les vidéos promotionnelles, chaque action du joueur sera inscrite dans l'histoire et la mémoire de ses adversaires. Ainsi, un orque qui vous aura vaincu une fois vous en fera la remarque et s'en trouvera sûrement ragaillardi, tandis qu'un autre qui aura pris la fuite devant vous se méfiera, conscient de votre force. C'est d'ailleurs cette gestion de l'IA qui n'hésite pas à battre en retraite lorsque vous enchaînez les victimes qui donne beaucoup de réalisme et de vie à l'univers du jeu. Difficile par exemple de ne pas céder à l'appel de la vengeance quand un adversaire un peu plus revêche vous fait mordre la poussière. On repart au combat plus décidé que jamais et la victoire n'en a que meilleur goût une fois la lame planté dans sa chair.
D'autant que le système de combat qui s'inspire grandement de celui de la série Batman Arkham est d'une efficacité redoutable. Nerveux, rapides et particulièrement violents, les affrontements contre des hordes d'ennemis nous ont immédiatement accrochés. Il s'agit toujours de parer les coups au bon moment lorsque s'affiche l'icône adéquat, de sauter par dessus les soldats munis d'un bouclier pour les prendre à revers, d'enchaîner les coups jusqu'à la décapitation finale, mais la formule fonctionne bien. Il faut dire que le nombre d'ennemis affichés à l'écran est assez conséquent et que ces derniers n'ont pas la courtoisie de vous laisser terminer votre adversaire en cours avant de se lancer sur vous. En plus de son épée et de ses dagues, Talion peut également utiliser son arc qui le fait passer automatiquement en forme spectrale (pour plus d'informations sur l'histoire du jeu, on vous renvoie à sa fiche et aux nombreuses vidéos qui s'y trouvent) et lui permet d'utiliser certains pouvoirs (comme l'attaque fantôme qui le téléporte automatiquement sur son adversaire). L'approche furtive est également de la partie si tel est votre choix, l'arc servant même à créer des diversions pour attirer une cible à un endroit bien précis. À l'issue d'un combat, il est possible de soutirer des informations au vaincu et de l'enrôler dans vos rangs pour qu'il vous aide à atteindre ses supérieurs. Voilà sans nul doute ce qui sera la pierre angulaire de tout le déroulement du jeu, la manière dont vous déjouerez les plans de Sauron dépendant de vos rencontres et de leur issue.
Enfin, difficile de ne pas mentionner les étranges similitudes entre Talion et les héros de la série Assassin's Creed, dont le héros de Warner s'inspire beaucoup. Du saut-plongeon pour atteindre le sol (qui se termine cependant par un joli saut périlleux) aux possibilités d'escalade, de nombreuses animations rappellent les acrobaties d'Altaïr, Ezzio, Connor et Edward. Pour autant, Shadow of Mordor ne donne heureusement pas l'impression de jouer à un simple clone, et ce même si la vision spectrale a elle aussi enfilé ses bottes Aigle. Plus original, la présence de différents types de montures (à deux ou quatre pattes) qui peuvent aussi servir à attaquer les troupes ennemies qui sillonnent le Mordor. Talion peut en descendre à tout instant, utiliser son épée en les chevauchant et bien sûr fait bon usage de leur force naturelle ou de leurs crocs pour occire les malheureux orques qui passeront sur sa route. Visuellement, le jeu développé par Monolith n'est pas exceptionnel, même si Gollum (qui sera bien évidemment de la fête) est particulièrement bien rendu dans les cinématiques en temps réel. Les concessions faites sur la partie graphique sont d'ailleurs peut-être à mettre sur le compte du framerate à 60 images par seconde, fort agréable dans un jeu qui demande dextérité et réflexes dans les combats. Shadow of Mordor n'est donc pas un monstre de technique, mais l'ensemble reste cependant tout à fait acceptable.
Après un épisode de repos laissé à Warner Montréal, Rocksteady est de retour à la barre pour diriger un Batman mis en voix par Kevin Conroy dans un Gotham City plus en perdition que jamais. On ne va pas vous le cacher, avant de nous lancer dans la démo présentée à Cologne (la même qu'au dernier E3), nous n'étions pas encore totalement persuadés du plein potentiel du titre. Il faut dire que contrairement à l'ensemble de la presse et des joueurs, nous n'avions que moyennement apprécié Arkham City, dont la partie open-world et l'histoire inutilement brouillonne nous avaient un peu laissé sur le carreau. Origins amenait quelques bonnes idées dans les phases d'enquête, mais pour le reste, il se contentait de proposer les mêmes mécaniques de jeu (avec quelques changements malheureux dans le système de combat qui le rendait moins subtile). La crainte de ressentir la même lassitude face à ce nouvel opus était grande, mais elle se mêlait aussi à une certaine excitation, le studio ayant tout de même la réputation de voir les choses en grand. Et c'est le cas ! Aussi, une fois enfilées les bottes du Chevalier Noir, le plaisir de retrouver l'univers sombre imaginé par Bob Kane ne s'est pas fait prier. Et voilà que l'on réalise à quel point l'attente jusqu'à début 2015 va être longue.
Les vieux réflexes retrouvés pour mouvoir le personnage, nous pouvions nous essayer à une première nouveauté : le takedown multiple. Jusqu'à trois cibles peuvent en effet être maîtrisées en un combo à condition de parvenir à les prendre par surprise. Une fois l'action déclenchée, il suffit de faire pivoter la caméra vers l'adversaire suivant, l'action étant suffisamment ralentie pour laisser au joueur le temps de la manœuvre. On en profite pour vous toucher un mot sur le système de combat, toujours aussi grisant et dynamique. Batman peut bien évidemment alterner attaques et contres, utiliser ses gadgets et même ramasser les armes ennemies pour les retourner contre eux. Les finish moves font aussi leur retour, avec une invitée surprise puisque la Batmobile pourra lancer le coup fatal en réalisant la bonne combinaison. Attendu depuis longtemps par ses fans, le véhicule iconique du justicier masqué fait donc une entrée remarquée sur les chapeaux de roues. Pour démontrer toute la complémentarité du héros et de sa monture, la démo mélangeait habilement les phases à pied (ou en vol) avec celles au volant. Pourtant, en pleine mission principale à la poursuite du mystérieux Arkham Knight, les lieux ne semblaient à priori pas destinés à une promenade sur quatre roues.
C'était sans compter sur la capacité du véhicule à passer en mode tank, mode dans lequel il est possible de straffer et donc de se déplacer avec plus de précision. Cela s'avère particulièrement utile pour se mesurer aux blindés ennemis à l'occasion de phases assez courtes qui ne demandent pas uniquement de marteler le bouton de tir. En effet, il faut également éviter les tirs grâce à de subtiles manœuvres d 'évitement, le danger étant signalé par un trait au laser rouge qui indique la trajectoire du missile en approche. Grâce à son grappin, la Batmobile est également très pratique pour déformer le décor selon les besoins : à un moment, il s'agira de soulever la route pour créer un tremplin permettant d'atteindre l'intérieur d'un complexe ; à un autre, il s'agira "seulement" de faire tomber un pan de mur pour dégager la voie au héros. Accessible via la roue des gadgets, la Batmobile n'est jamais loin pour nous prêter main forte, et l'alternance entre elle et Batman se fait vite et naturellement. Un aspect coopératif que nous avons découvert lorsque le Chevalier Noir a été obligé de se servir du grappin de sa voiture pour faire contrepoids et rendre l'ascenseur en panne utilisable (le joueur étant alors obligé d'avancer ou de reculer pour le faire descendre ou monter). Mais ce n'est pas tout, en utilisant la puissance de propulsion de la Batmobile, Batman peut aussi s'élancer dans les airs avant de fondre à travers une fenêtre et prendre ses ennemis par surprise. Inutile de dire que toutes ces nouvelles possibilités respirent la classe !
En entendant que ce nouvel opus allait une fois de plus avoir recourt à l'Unreal Engine 3, nous avions tout d'abord été un peu déçus. Après avoir vu le jeu tourner dans sa version PC non finalisée, l'heure est au mea culpa ! On imagine sans mal que le célèbre moteur d'Epic a dû subir bon nombre de modifications pour mériter l'appellation next gen, mais cela en valait largement la peine. Si la démo présentée souffrait toujours d'un frame rate instable, le tout restait parfaitement jouable, un premier gage de sérieux qui nous incite à faire confiance à Rocksteady pour optimiser tout cela d'ici la sortie. Graphiquement, qu'il s'agisse des cinématiques utilisant le moteur de jeu ou des phases in-game, tout est très impressionnant. Les textures sont poussées au point que jamais l'armure de Batman n'avait paru aussi réelle. Même chose pour la Batmobile, qui affiche une puissance encore plus grande grâce à une modélisation d'une grande précision. Pour couronner le tout, le jeu de Rocksteady ne lésine pas sur les effets spéciaux, avec par exemple des particules que l'on aurait difficilement pu trouver sur la génération précédente de machines. Même si la bande son était volontairement atténuée pour que notre guide (un joyeux et sympathique développeur aux encouragements galvanisants) puisse communiquer avec nous et nous guider à travers cette démo. Un manque de liberté qui est indéniablement ce qui nous aura manqué le plus pour mener plus en avant nos investigations sur le jeu et son contenu.
Lorsque Mortal Kombat refait surface en 2011 sur PS3 et Xbox 360, il le fait avec un certain panache. Non seulement il parvient à relancer l'intérêt d'une série devenue quelque peu moribonde (à la manière de Street Fighter IV dans une certaine mesure), mais il propose en sus une totale redéfinition du mode histoire dans les jeux de combat. Aujourd'hui, avec les consoles de nouvelle génération en ligne de mire, Ed Boon et NetherRealm Studios reviennent d'un pas assuré avec la dernière itération en date de cette franchise devenue culte au fil des ans. C'est pendant l'E3 de juin dernier que le jeu est annoncé pour la première fois et nous avons depuis eu droit à la présentation de quelques nouveaux personnages et de plusieurs nouvelles arènes. Nous ne savons malheureusement rien du contenu du mode story (même si la présence de la fille de Johnny Cage et de Sonia Blade nous intrigue au plus haut point), mais nous avons eu l'occasion de nous frotter au mode versus le temps de quelques minutes. À l'occasion de la Gamescom, l'équipe de développement a choisi de nous faire la primeur du personnage de Kano et d'une arène située en pleine jungle. Si l'on peut trouver un peu ridicule la façon dont les informations relatives au jeu nous parviennent au compte-gouttes, le contenu présenté s'est avéré des plus solides. La nouvelle arène, à la végétation luxuriante et aux petites étendues d'eau interactives, est absolument magnifique. Le roster déjà annoncé comporte déjà huit personnages et quatre stages, et même si nous n'avons pu nous essayer à chaque combattant, nous avons au moins eu l'occasion de découvrir les quatre lieux disponibles dans la version présentée.
Première constatation, Mortal Kombat X se veut très proche du feeling de l'opus précédent, avec quelques améliorations et changements notables cependant. Il semble évident que le temps passé sur Injustice : Gods Among Us a donné à l'équipe de nouvelles idées pour la franchise MK et c'est sans doute dans la présence d'arènes interactives que la trace du jeu estampillé DC Comics se fait le plus sentir. Plus qu'une simple fonctionnalité gadget, l'idée possède un certain potentiel, les stages ne faisant plus bêtement office de décors d'arrière plan. Toutes ces actions se déclenchent à l'aide d'une simple touche, à condition d'être positionné au bon endroit. Cette nouveauté sert avant tout à se donner un peu de répit face à l'adversaire, en s'en écartant par exemple. Dans l'arène de la jungle, il était possible de s'agripper à des plantes pour se balancer rapidement à l'autre bout de l'écran. Dans un autre stage, on pouvait également se servir d'une vieille dame comme bouclier humain. Les combattants se veulent assez différents cette fois. Lors de la sélection de votre personnage, vous pouvez choisir parmi trois styles de combat, ce qui a un impact direct sur la palette de coups disponibles. Certains styles mettront l'accent sur les attaques à distance tandis que d'autres seront plus efficaces au contact. Il sera intéressant de constater l’impact réel sur le gameplay à l'usage, mais voilà qui pourrait bien donner encore plus de variété au roster de départ. On pourrait y voir là une tentative de synthétiser tous les types de personnages nés au travers des volets précédents.
Nous avons évidemment pu déclencher un petit éventail de fatalités dont le gore est tellement extrême qu'elles en deviennent kitchs - ce n'est pas une critique. La série a atteint un tel niveau d'absurdité au fil des ans qu'il est clair que l'équipe de développement s'est amusée à imaginer les pires mises à mort. Cela vaut d'ailleurs aussi pour le système Xray, les attaques en mode rayons X signant elles aussi leur grand retour. Au passage, précisons qu'il était si simple de déclencher les diverses fatalités (bas-bas-carré) que l'on soupçonne les développeur d'avoir simplifié les commandes pour les journalistes. Warner Bros. ayant déjà annoncé la poursuite de son engagement vis à vis de l'Unreal Engine 3, c'est sans surprise que MKX tourne à l'aide du moteur d'Epic Games. La partie visuelle a néanmoins fait l'objet d'énormes progrès qui dépassent très largement ce qui pouvait être accompli sur la génération précédente. Les combattants et les décors sont beaucoup plus riches en détails, un motion blur dans la veine de celui de Tekken Tag 2 se chargeant d'affiner le rendu visuel du jeu en mouvement. Nous avons également remarqué l'utilisation du bokeh pour la profondeur de champ, ce qui met bien en valeur certains angles de caméra. Autre bienfait de la puissance des nouvelles consoles, le recours à des textures très détaillées. Même à ce stade du développement, la version PS4 affiche un frame rate stable de 60 images par seconde. Les attaques Xray ne profitent pas d'une fréquence de rafraîchissement aussi élevé, mais il semble que ce soit un effet de style plus qu'une limitation technique. NetherRealm se concentre sur les versions PS4 et Xbox One, tandis que le portage old gen sera géré par High Voltage – à qui l'on doit les portages PC et PS4 des précédents jeux NetherRealm, ainsi que le malheureux Zone of the Enders HD. Inutile de préciser qu'ils vont avoir du pain sur la planche pour parvenir à adapter MKX sur PS3 et Xbox 360 sans trop de pertes.
Tous les commentaires (13)
J'hesite reellement à me le procurer des sa sortie, mais AC Unity et Alien isolation lui font de "l'ombre" en octobre egalement, mais peut-etre ai-je un petit penchant pour l'ombre du mordor, on verra bien.
Ca semble vraiment cool ce jeux en tout cas !
Mortal Kombat X lui, je le prendrais surement des sa sortie, je suis pourtant pas un vrai adepte de jeux de baston, mais sur Mortal Kombat 9 j'ai plusieurs milliers de combat en ligne rien que ca, j'adore.
Batman par contre j'ai jamais reellement accroché à cet univers.
En tout cas merci pour ces 3 aperçus, Warner a un sérieux line-up pour les mois à venir.
Les impressions sur Batman sont rassurantes. Je suis toujours pas excité; mais un petit retour à Gotham me semble déjà un peu plus tentant.
MKX confirme le retour de la série :p.
En tant que gros fan des Arkham, je suis très impatient de découvrir ce nouvel épisode. Quant à l'Ombre du Mordor, plus j'en apprend sur le jeu plus il me donne envie, en espérant que le concept du Nemesis tienne sur la longueur et que ça ne soit pas trop répétitif.