Et sinon à part le gameplay complètement naze, vous pensez quoi du scénar ? Ils ont réussi à rendre le jeu aussi palpitant qu'une série télé ? Ou alors ça aussi c'est un échec cuisant...

Grand moment de solitude:

C'est cette semaine que sort Alone in the Dark édité par Atari et développé par Eden Games et on pourra dire qu'il aura fallu être très patient pour le voir arriver. Maintes fois repoussé pour permettre à l'équipe de développement de nous offrir le jeu le plus abouti possible, on était donc en droit d'attendre beaucoup de ce titre, d'autant plus que Test Drive Unlimited du même studio (mais pas de la même équipe) avait lui fait assez grande impression auprès des joueurs, moi le premier.

C'est donc très fébrile que j'ai lancé la galette au milieu de l'après midi de mercredi, avec cependant ce soupçon de méfiance grandissant étant donné le silence radio qui entourait la sortie du jeu cette semaine. Je ne vous le cache pas, j'attendais vraiment beaucoup de ce titre, premièrement parce que les survival horrors se font plutôt rares depuis quelque temps et ensuite parce que le jeu était ambitieux et semblait proposer de très bonnes idées sur le papier. Hélas, mille fois hélas, mes plus grands espoirs se sont écroulés aussi vite que les immeubles de New York au début de l'aventure.

Par où commencer ? D'un point de vue graphique déjà, le jeu oscille entre le pas mal, le plutôt beau et le franchement moyen. Certains éclairages font leur petit effet avec un petit "wow factor" qui fait plaisir de temps en temps, il y a des efforts sur les textures bien que le rendu soit parfois grossier. Le rendu des visages (les textures de peau sont vraiment crédibles par exemple) est plutôt bon d'un point de vue purement technique et on sent qu'Eden a essayé d'en mettre plein les yeux avec la plastique de son jeu (notamment avec l'excellent rendu du feu souvent mis en avant dans leurs dev diaries). Je pense ceci étant que le jeu est sorti un peu trop tard et que, plus souvent qu'on ne le voudrait, il fait un peu son âge même si je dois reconnaitre que le moteur physique est une assez belle prouesse, par moments, entre quelques petits ralentissements, du tearing et des bugs d’affichage.

Mais ce n'est pas tant sur son esthétique que le jeu pêche, même si je dois reconnaitre que le choix du visage de Carnby est pour le moins surprenant. Difficile en effet de le trouver beau ou même charismatique au début mais on va dire que les goûts et les couleurs, ça ne se discute pas et puis avec le temps on finit par s'y faire et même lui trouver une gueule. Non, le problème ne vient pas des graphismes mais de la maniabilité d'un autre âge. Le personnage principal est d'une rigidité à toute épreuve, que ce soit dans ses déplacements ou ses mouvements au combat. Les animations sont à ce titre très en deçà de ce qu'on peut attendre de nos jours et prêtent même à sourire parfois. C'est bien simple, on se croirait revenu dix ans en arrière tant on doit se battre pour accomplir les actions les plus basiques. Prévoyez quelques calmants pas trop loin quand vous jouez car le jeu met les nerfs à rude épreuve dès le début, du bon vieux "die and retry" qui irrite. On comprendrait presque pourquoi on nous a donné la possibilité de passer certaines séquences quand on bute lamentablement. À ce titre, carton rouge aux phases en voiture tout bonnement lamentable de jouabilité et truffées de bugs, on se demande même s'il y a un moteur physique. Si la première séquence vous a rendu fou, attendez de voir la deuxième dans Central Park.

Les sensations sont un brin meilleures lorsqu'on passe en vue première personne mais ça reste très très moyen. Pour être honnête, ça devient même ridicule si on compare la maniabilité au premier FPS de seconde classe venu. Les actions possibles sont indiquées par des icônes qui apparaissent quand on passe près d'un objet, ce qui peut aussi être agaçant quand les caméras imposées (heureusement rares) s'en mêlent, nous forçant à passer en vue première personne pour réussir à attraper l'objet tant convoité. Vous imaginez bien qu'en situation de combat c'est encore pire. Et puisqu'on en parle, l'idée de diriger les bras de Carnby au stick droit est réellement pénible tant la mise en pratique est laborieuse. Il se peut que je manque de talent ou de pratique mais c'est tout sauf intuitif et on ne ressent en plus pas du tout la violence des coups. L'utilisation du flingue ne procure pas plus de sensations, non vraiment, niveau prise en main, Alone in the Dark manque son sujet de très loin et encore je ne vous parle pas des armes qu'on a en main que Carnby jette par terre tout d'un coup sans aucune raison et qu'on ne peut plus ramasser alors qu'elles sont à priori en parfait état ou bien de la caméra qui ne se place pas de façon à montrer la direction vers laquelle on se déplace quand on traine un corps mais préfère se caler sur le dos du personnage (chose qu'on ne peut corriger au stick puisqu'il contrôle les mouvements de bras du héros...). Et puis il faudrait dire aux concepteurs qu'à notre époque, ne pas pouvoir ouvrir une porte en gardant en main une arme ou un objet (dont on peut avoir besoin dans la pièce suivante en plus...) c'est un peu une vaste blague. Passons…

Quelques mots rapides sur le level design et la structure du jeu. Le jeu est découpé en épisodes à la manière d'une série télé et on nous promettait des cliffs de fin d'épisodes dignes des meilleurs épisodes de Lost. L’idée est sympathique mais je ne suis pas non plus convaincu de leur efficacité. Certains trouvent qu'ils cassent même le rythme et je suis plutôt d'accord avec eux. Par contre, j’aime assez le « Précédemment dans Alone in the Dark » auquel on a droit quand on reprend une partie : les montages sont bien pensés et ont un certain rythme, pour le coup on s’y croit. Le scénario, s’il ne fait pas dans la grande originalité, a le mérite de nous tenir en haleine, le duo qu’on forme avec Sarah fonctionne assez bien et je dois avouer que l'ambiance est bien rendue. Au rang des choses que je regrette par contre, le jeu est terriblement scripté (trop de scripts tuent le script) et surtout très linéaire (des objectifs secondaires parsemés dans le parc tentent bien de donner l'illusion mais ce sont tous les mêmes, détruire les arbres du mal, brrrr). La fameuse liberté promise par Eden n’est pas au rendez-vous-même s’il est vrai que certains objectifs secondaires placés dans le parc permettent de donner l’illusion un instant. On a je trouve beaucoup trop l’impression de jouer sur des rails et c'est dommage...

Que reste t'il donc ? Un doublage français plutôt cohérent et crédible même si je ne suis pas fan du rendu sonore des voix. Je ne sais pas comment les prises de son ont été faites mais on a cette désagréable impression d'avoir un rendu "téléphone" quand on entend les protagonistes parler. On finit par ne plus y prêter attention mais je tenais quand même à le mentionner. Je tenais aussi à dire un grand merci aux musiques qui aident à se plonger dans l’ambiance mais je trouve qu'elles ne sont pas toujours assez mises en valeur.

Au final, je reste donc, comme je le disais en préambule, très déçu par Alone in the Dark qui malgré plein de bonnes idées (combinaison d’objets, inventaire original, terrain de jeu ambitieux etc) est desservi par un gameplay poussif et énervant. Je n’ai pas encore terminé l’aventure mais je ne suis pas loin du dénouement (il doit me rester trois voire quatre chapitres maximum) aussi, sans être un test en bonne et due forme, ce petit compte rendu vous donnera une idée assez précise de ce qui vous attend je l’espère. J’avais en fait surtout à cœur de prévenir ceux qui s'intéressaient au titre et qui aurait pu, comme moi, craquer en avance sans attendre les tests tardifs (comme par hasard). Une démo devrait arriver sur le Xboxlive dès aujourd’hui aussi je vous invite à patienter un peu avant de prendre votre décision. En ce qui me concerne, j'ai hésité fortement à rapporter le jeu au départ mais j’ai finalement décidé d’aller jusqu’au bout, mon côté maso sans doute. Objectivement, il y a pire mais il y a aussi largement mieux et, mais cet avis n'engage que moi, je ne pense pas que ce soit un jeu à acheter au prix fort (ne faites pas mon erreur). Un premier (et dernier ?) article blog dans le but donc de vous mettre un peu en garde, à bon entendeur...

The game can be compared to an agressive puppy without potty-training. You want to keep him so badly, but everytime it seems to go right, it bites, scratches and sh.ts on your carpet.

Et pour que Drift soit déçu, alors qu'il avait pourtant bien aimé Lost the game (qui ne devait valoir quelque chose que par son ambiance un poil fidèle à la série, mais pas trop pour son côté ludique, je pense), ben franchement, sûr et certain que c'est pas pour moi.

Fallait prendre une PS3 ! ^^'