Des jeux de pli y'en a pas mal effectivement.

On peut citer Tchak! également qui est proche par certains aspects du Roi des Nains... à ceci près que dans Tchak! il y a du draft et que passée la donne initiale on connaît les cartes avec lesquelles on va jouer pour les donnes suivantes.
Ajoutée à cela la mise en place aléatoire des trophées/trésors qui vont nous faire gagner des points ou en perdre on se retrouve avec une dynamique de partie plutôt marrante et la possibilité de construire une petite stratégie sur la longueur de la partie.

J'ai tout de même une préférence pour le Roi des Nains, plus "classique" et proposant, de mon point de vue, un meilleur renouvellement. Je reprocherais un truc à Tchak!: parfois on subit une main de carte moisie associée à des trophées qui font perdre beaucoup de points sans pouvoir faire grand-chose pour contrer ce ramassage de "merdes" alors qu'une main précédente était bonne mais que les trophées proposés ne permettaient pas d'engranger efficacement du point de victoire. Les joies du draft associées à un set-up aléatoire en somme.
Sur ce point, le Roi des Nains qui se joue normalement en 7 donnes me paraît un peu plus équilibré.
Si malgré tout on accepte cette inévitable composante "chaotique", Tchak! peut s'avérer vraiment marrant à jouer, à quatre joueurs par contre parce que les autres config' sont moins satisfaisantes.

Bon je me suis lâché pour Noël:

7 wonders, Le Roi des nains (après réflexion et ton avis Pickman), Descent 2 avec la "petite" (mais pas donnée) extension "l'Antre du Wyrm", Hero IK à 10€ les 3 "boîtes", et age of conan à moins de 20€ neuf, j'avais envie d'un jeu à la Risk et je suis fan de Conan, au pire ça fera un jeu "collector" pour moi :)

Ah ouais! ^^'
Gros craquage quand même.

J'ai été sage: j'ai pris que Quantum qu'on a pu testé avec des amis cet aprèm'. Juste excellent... avec une mécanique à la fois simple et réellement originale. Et un sacré renouvellement compte tenu de toute les config' de parties possibles.
J'ai failli également craquer sur Bruges du grand Stefan Feld mais bon je crois qu'il sera sur la liste du Père Noël.

Et encore, j'ai oublié de prendre Love Letter, mais je le prendrai en magasin pour annif en janvier.

On a essayé ce week end, 7 wonders avec 2 potes et que dire si ce n'est que c'est encore mieux que ce que je pensais, en 2 parties on avait tout cerné, aucun point ambigu (à priori), le jeu est fluide, rapide, bonne ambiance (à 3), intéressant, plein de stratégies et de possibilités différentes, bref rien à dire si ce n'est qu'il m'a conquis. Il ira sous le sapin (je n'ai pas résisté à l'ouvrir avant Noël car j'ignore quand est-ce que j'aurai deux personnes susceptibles de jouer à ce jeu. Quant aux autres jeux ils sont sous blister, je ne les ai même pas regarder, c'est mon père qui s'en est occupé.
Je vous en dirais plus après Noël.

7 Wonders est un excellent jeu. Ce n'est pas le jeu de société le plus récompensé de ces dernières années pour rien. Les interactions entre joueurs sont vraiment bien pensées et une fois intégrées les règles sont d'une limpidité étonnante pour un jeu aussi riche. Si tu as l'occasion essaie d'y jouer à plus de 3... Le jeu gagne encore en profondeur du fait des interactions "indirectes" avec les cités non voisines (jouer l'aspect militaire prend une toute autre dimension à 4 ou plus).

Et que dire des 2 extensions Leaders et Cities qui renouvellent un jeu déjà riche sans pour autant l'alourdir (la possibilité de jouer en équipe avec Cities est vraiment excellente).

Une très belle création française d'Antoine Bauza qui a décroché cette année la récompense suprême de l'univers du jeu de société, le Spiel des Jahres, avec son autre merveille: le magnifique Hanabi (10 euros en boutique... Y'a pas à hésiter. Aucune chance d'être déçu à ce prix!)


Sinon j'ai plein de présentations d'excellentes nouveautés en retard sur ce topic. Je ne désespère pas de vous parler de Bruxelles 1893, de Quantum, de Northwest Passage ou de Rumble In The Dungeon. Trop de bons jeux. Pas assez de temps. :/

Je ne reviendrai sur ce topic qu'après Noël sinon tu vas encore me donner envie.

Hop hop hop. J'ai pris un 7 Wonders, un Smallworld, commandé un Inside³ Vicious, probablement un Hanabi et je suis aussi bien parti pour ajouter un Dixit. Je vais voir un peu si il y a une vidéo trictrac, histoire de mieux cerner le déroulement d'une partie.

Attention: Tric Trac est passé à un modèle payant. Les vidéos ne sont plus accessibles gratuitement qu'en basse qualité (aussi appelée "qualité mal de crâne"). Pour accéder aux vidéos en bonne qualité il faut payer des pouicos (monnaie virtuelle du site).

Ceci dit, à part Smallworld qui est un peu plus trapu, les autres jeux sont assez simples à appréhender (tours de jeu simples).

Le Tric Trac d'Or 2013 est tombé: il s'agit du monstrueux Terra Mystica de Helge Ostertag et Jens Drögenmüller, chez Filosofia. Une expérience limite dans le genre "jeu à l'allemande" qui combine développement, gestion ultra tendue, conquête, placement d'ouvriers, stratégie. Un jeu exigeant d'une densité et d'une richesse ahurissantes et surtout une mécanique qui ne pardonne pas l'erreur. A réserver aux joueurs experts donc.

Terra Mystica est talonné de près par le non moins excellent Tzolk'in de Daniele Tascini et Simone Luciani che Iello qui décroche ainsi l'argent. Un jeu de développement et de placement d'ouvriers proposant une mécanique très originale basée sur le calendrier Maya. Une merveille de gameplay associée à un thème traité de façon cohérente pour un jeu là aussi très tendu et réservé aux joueurs appréciant les mécaniques à intrications multiples.

Le bronze c'est KeyFlower qui le décroche: un autre gros jeu de développement où l'erreur n'est pas permise et où les interactions entre joueurs sont impitoyables.


Une sélection "petits joueurs s'abstenir" donc ce qui, de mon point de vue, est un peu la faiblesse de ce cru 2013. Surtout que la sélection incluait les excellents Augustus, Libertalia et Room 25 dans un style plus "léger".

Demain, je "reçois" mes jeux de société, hâte de dépuncher et de sentir le plastique et le carton comme au bon vieux temps d'Hero Quest.

Ma moisson de Noël (jeux qu'on m'a offert et ceux que j'ai acheté):


- Les Châteaux de Bourgogne de Stefan Feld (a.k.a. "Dieu" pour les amateurs de jeu à l'allemande):





- Bruges, de Stefan Feld également (du "familial +" mais façon Feld donc trapu quand même):





- La Route du Verre, de Uwe Rosenberg (Agricola, Ora & Labora, Le Havre, Caverna... soit du jeu bien trapu pour joueurs adeptes de surchauffe cérébrale):





- Tzaar de Kris Burm. Un jeu abstrait appartenant au fascinant "Projet GIFP" qu'il faudra bien que je présente ici un jour ou l'autre:







- Les Bâtisseurs de Frédéric Henry. Un jeu de gestion et de placement d'ouvriers ultra simple, rapide et offrant une belle profondeur stratégique. Une très belle nouveauté française chaudement recommandée à ceux qui cherche un petit jeu intelligent jouable en 35 minutes de 2 à 4 joueurs. Mon coup de cœur du mois.





- El Diablo de Laurent Ségard. Autre belle surprise française: un jeu de cartes très simple et très malin où les joueurs doivent parier sur le nombre de plis qu'ils vont effectuer au cours de chaque manche. S'ils réussissent ils gagnent des points, s'ils échouent ils en perdent. 9 cartes spéciales, jouables sur une carte déjà posée ou sur un joueur n'ayant pas encore joué sa carte, viennent introduire une dose de fourberie et de stratégie vraiment jubilatoire. Un jeu tout public à essayer absolument.





Prochain achat: Blueprints d'Yves Tourigny (également auteur du très puissant Northwest Passage).







Du beau jeu en perspective pour les prochaines sessions ludiques (pas encore eu le temps de sortir les grosses boîtes).

Bon, faudra que je repasse ici pour vous parler de Déclic, Visual Panic et Timeline. Si j'oublie, rappelez-le moi. ^^

Parlons un peu des Bâtisseurs, Moyen-Äge de Frédéric Henry.

Fred Henry, les joueur assidus le connaissent bien. Talentueux et sympathique créateur français spécialisé dans les petits jeux rapides (Timeline et Crazy Mix) et malins et amateur de jeux de lettres (essayez son Wordz, vous m'en direz des nouvelles) bref un peu l'opposé des gros jeux de gestion tendance "Outre-Rhin-on-est-pas-là-pour-rigoler". Le monsieur est également le co-auteur d'un très bon jeu de plateau de course futuriste intitulé Rush n' Crush.

C'est donc une surprise lorsqu'il déclare s'attaquer à la création d'un jeu de gestion, genre avec du sérieux et du placement d'ouvriers dedans.

Le résultat c'est donc Les Bâtisseurs, un jeu à l'allemande "de poche" pour 2 à 4 joueurs, édité par Bombyx et présenté dans une petite boite métal embossée caractéristique de cet éditeur. A l'intérieur de la boîte: des cartes toilées format traditionnel (ouvriers) et format carré (les chantiers: bâtiments et outils), des écus en plastique et la règle de jeu. Le tout pour moins de 15 euros.

Le principe du jeu est classique en diable: les joueurs sont des maîtres d’œuvre qui doivent constituer une équipe, choisir des chantiers et envoyer travailler leurs ouvriers afin de compléter lesdits chantiers pour obtenir de l'argent et surtout du prestige. Le jeu se présente donc comme une course aux points de victoire. Le 1er joueur à atteindre ou dépasser les 17 points déclenche la fin de partie. Une fois le décompte final effectué c'est le joueur ayant obtenu le plus de points de prestige qui remporte la partie.

Le tour de jeu est simple: chaque joueur a 3 actions gratuites. Parmi les actions possibles on peut au choix:
- Choisir et ouvrir un chantier parmi les 5 disponibles en permanence (lorsqu'un chantier est pris par un joueur, il est immédiatement remplacé par un autre provenant de la pioche). Le joueur peut ouvrir autant de chantiers qu'il le souhaite simultanément.
- Choisir un ouvrier parmi les 5 disponibles et l'intégrer à son équipe (l'ouvrier choisi est alors immédiatement remplacé par un autre). Le joueur peut intégrer à son équipe autant d'ouvriers qu'il le souhaite.
- Envoyer un ouvrier de son équipe travailler sur un chantier.
Chaque action peut être effectuée plusieurs fois au cours d'un même tour de jeu.

Les 2 premiers types d'action ci-dessus sont gratuits. Comprendre par là qu'il ne coûtent qu'une action mais pas d'argent. Envoyer un ouvrier travailler sur un chantier, en revanche, coûte une action et le salaire de l'ouvrier.

Un ouvrier se présente ainsi (cartes de la rangée du bas sur l'image):





En haut à droite: le salaire c'est à dire ce que vous devrez donner à la banque pour envoyer l'ouvrier travailler sur un chantier, sachant que l'ouvrier ne pourra pas être récupéré ou déplacé sur un autre chantier tant que celui en question n'aura pas été achevé.

En bas de la carte: le type d'ouvrier. Il y en a 4: apprenti, manœuvre, compagnon et maître dans l'ordre croissant de compétence mais également d'exigence salariale. Chaque joueur commence la partie avec un apprenti pris au hasard (plus 10 écus).

Bord gauche de la carte: les 4 domaines de compétences (taille de la pierre, travail du bois, architecture et couverture) dans lesquelles l'ouvrier s'illustre (ou pas). Ces domaines de compétences on les retrouve sur les cartes Chantier (rangée du haut sur l'image ci-dessus).


L'idée est que pour compléter un chantier (afin de recevoir l'argent et/ou les points de prestige que celui-ci octroie) il faut placer autant d'ouvriers que nécessaire pour atteindre (ou dépasser) les exigences spécifiques de celui-ci dans les 4 domaines de compétences.

Compléter un chantier n'est pas une action. Cela se fait automatiquement dès que les exigences du chantier sont remplies. Le joueur gagne immédiatement l'argent octroyé par ce dernier et marque les points de prestige en conservant face "chantier achevé" les points de prestige si celui-ci en fait gagner (ce n'est pas systématiquement le cas).
Les ouvriers placés sur le chantier achevé sont récupérés et peuvent être immédiatement envoyés sur un nouveau chantier.


Il est possible dans un même tour de jeu d'envoyer travailler 2 ouvriers (ou plus) sur un même chantier. Le premier ouvrier placé coûtera 1 action et son salaire. Les ouvriers suivants placés dans le même tour coûteront chacun 2 actions et leur salaire. Ce qui implique une chose: j'ai écris tout à l'heure que chaque joueur à son tour avait 3 actions gratuites. Cela qui sous entend que l'on peut acheter des actions supplémentaires. Chaque action supplémentaire au-delà de la 3ème coûte 5 écus en plus du coût éventuel de l'action (salaire d'un ouvrier par exemple).

Un joueur peut s'il est à court d'argent décider de sacrifier tout ou partie de ses actions gratuites pour récupérer un peu d'argent (1 écu pour 1 action, 3 pour 2 et 6 pour trois).

Il existe des chantiers un peu particuliers dans le jeu: les outils. Ils fonctionnent comme les autres chantiers sauf qu'une fois achevés, ils ne rapportent pas d'argent (et très peu de points de prestige) toutefois ils permettront aux joueurs d'en économiser pas mal (de l'argent) par la suite.
Lorsque l'outil est construit, il rejoint l'équipe d'ouvriers du joueur et peut être envoyé (toujours pour le coût d'une seule action) sur un chantier même si ce dernier n'a pas encore d'ouvrier. Le truc c'est que comme il s'agit d'un outil, il ne demande pas de salaire et on peut en placer autant que l'on souhaite sur un même chantier. En revanche, comme les ouvriers, vous devrez achever la construction du chantier pour pouvoir les récupérer et les envoyer sur un autre.

Dès qu'un joueur atteint ou dépasse 17 points de prestige, on termine le tour de jeu et on passe au décompte final. Les joueurs marquent 1 point de prestige supplémentaire pour chaque tranche de 10 écus en leur possession à la fin de la partie. Celui ou celle avec le plus de points de prestige gagne la partie.

Retour sur les jeux eus à Noël:
7 wonders: j'ai vraiment adhéré, ce qui n'a pas été le cas pour tout le monde autour de moi, mais il sera joué mais pas assez souvent à mon goût (à mon avis)
descent 2 et son extension: j'adore, étant un fan de Hero Quest de l'époque, j'ai tout de suite accroché, même des non joueurs(-euses), quelques points de règles restent à vérifier mais sinon c'est du tout bon.
Le roi des nains: rapide à expliquer et à prendre à main, fun convivial, rien à dire, très bon jeu "apéro" (plus d'une demi-heure la partie quand même).
Hero ik: très bon système en solo, fluide rapide, j'y reviendrai de temps en temps (pass essayé à deux mais je l'ai acheté pour son côté solo)
Age of Conan: comme prévu, toujours dans sa boîte :)

Pour mon anniversaire, je devrai prendre Hanabi et Love letter, à confirmer.

Hanabi je pense qu'il faut l'avoir dans sa ludothèque. C'est un incontournable.

Love Letter, tout limité qu'il soit est très sympa en petit jeu apéro. Dans le même genre mais en un peu plus retors il y a aussi l'excellent Mascarade de Bruno Faidutti chez Repos Productions.

Je vais jeter un oeil à Mascarade.

Frédéric Henry, créateur des Bâtisseurs (présenté ci-dessus), parle de son métier d'auteur de jeu de société. Et c'est intéressant:

http://www.youtube.com/watch?v=Vyo7u-poYK4

Yokaï no Mori

Gros coup de coeur, pour joueurs chevronnés ainsi qu'aux novices. Un jeu d'échec accessible à tous, mais qui ne perd rien de son aspect stratégique, bien au contraire!

L'astuce :
-chaque pion avance d'une case,
-le mouvement est indiqué sur les pions,
-le but étant toujours de manger le roi adverse,
-si on mange une pièce adverse, elle nous appartient,
-à chaque tour, soit on bouge une pièce, soit on pose une pièce précédemment capturée!

Palmarès de l'As d'Or 2014, dont la cérémonie s'est déroulé ce week-end au Festival International du Jeu de Cannes:

As d'Or: Concept d'Alain Rivollet et Gaëtan Beaujanot chez Repos Productions. Un jeu dont le principe est tellement simple, évident et intelligent qu'on se demande bien pourquoi il n'a pas été inventé plus tôt: des cartes avec des mots à faire deviner, ordonnés par degré de difficulté et un plateau contenant plus d'une centaine d’icônes renvoyant à des concepts. Le but est de faire deviner le mot choisi en posant un à un des pions de couleurs diverses afin de mettre en place un réseau de concepts susceptible d'amener les autres joueurs au mot que vous devez leur faire deviner. C'est tout. C'est aussi simple que ça mais c'est totalement addictif. On enchaine les tours de jeu sans s'en rendre compte à tel point qu'on finit par se foutre de savoir qui gagne. Le jeu pour le jeu. Sans enjeu... juste pour le plaisir.
Concept est une merveille à laquelle même les habituels réfractaires au jeu de société se retrouvent accrochés... sans même s'en apercevoir. Après Dixit, le jeu à la française dans ce qu'il a de plus original et génial.
Futur Spiel des Jahres?
30€ en magasin spécialisé.







- Grand Prix (qui récompense un jeu pour "gamers"): Bruxelles 1893 d'Etienne Espreman, chez Pearl Games. Coup d'essai, coup de maître pour l'auteur qui signe là son premier jeu. Un jeu qui, disons-le tout de suite, transpire l'amour de la belle mécanique complexe. Du travail d'horloger mis en valeur par l'extraordinaire boulot d'édition dont les Belges de Pearl Games ont fait leur exigence, avec toujours une cohérence thématique forte. Une merveille et mon coup de cœur de ces 12 derniers mois dans la catégorie jeu expert (avec Spyrium de William Attia). Je présenterai un peu dans le détail cette bombe ludique dans les jours qui viennent (vivent le temps libre!). :)





- Prix du jury: Les Bâtisseurs de Frédéric Henry, chez Bombyx. Je vous ai dit tout le bien que je pensais de ce jeu (et du travail de son auteur de manière générale) lors de ma présentation donc je n'y reviens pas.
Par contre je vous invite toujours chaleureusement à découvrir ce petit bijou de game design dans un style "à l'allemande" très épuré et accessible à (presque) tous... (Oui parce que ceux qui continuent à trouver que le Monopoly c'est génial, on ne peut plus rien pour eux. ^^')





- Prix du jeu pour enfant: Riff Raff de Cristoph Cantzler, chez, Gigamic. Une variation sur le thème du Bamboleo c'est à dire le jeu d'équilibre où se mêlent dextérité, prise de risque et un soupçon de stratégie. Simple, efficace et irrésistible. Tellement fun et beau (matos d'enfer dans la boîte pour un prix en magasin bien costaud lui aussi) que l'on peut tout aussi bien continuer à y jouer entre adultes une fois les enfants au lit.


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Une superbe sélection qui reflète une année riche en jeux de grande qualité.

Quand de grands noms du jeu se décident à quitter le giron d'une société qu'ils ont créé où dont ils ont assuré l'immense succès pour repartir à zéro avec de nouvelles idées, une nouvelle approche c'est souvent excitant.
Bon... parfois quand ces créateurs sont des abrutis égomaniaques ne supportant pas que ce qu'ils ont créé leur survive (faudrait pas non plus qu'on s'aperçoive qu'ils ne sont pas indispensables) ils pratiquent la politique de la terre brûlée mettant sur le carreau leur anciens collaborateurs. Suivez mon regard.

Mais parfois, oui parfois, ces grands créateurs partent en laissant derrière eux quelque chose de beau et qui continuera à suivre son chemin dans les mains de ceux qui restent. Des noms: Sébastien Pauchon et Gameworks, Philippe Mouret, Croc et Asmodée, Cyril Demaegd et Ystari. De très grands noms du jeu de société à la française aux sensibilités très différentes mais qui partagent une même envie sous une nouvelle bannière, celle des Space Cowboys: écrire une nouvelle belle page du jeu de société.

Et pour les joueurs exigeants, amateurs de mécaniques à la fois limpides et profondes, ça commence maintenant avec Splendor créé par Marc André, illustré par Pascal Quidault et donc édité par les 4 Space Cowboys susmentionnés. Pour 2 à 4 joueurs, à partir de 10 ans.





Dans Splendor, vous êtes des négociants de l'époque de la Renaissance. Votre objectif acquérir rapidement suffisamment de prestige pour assurer le succès de vos affaires au milieu d'une concurrence acharnée. Pour cela vous allez échanger des pierres précieuses contre des développements: mines, collaborateurs, moyens de transports. Si vos affaires sont suffisamment florissantes votre renommée parviendra aux oreilles de puissants mécènes qui vous apporteront encore un peu plus de prestige.

Le principe de Splendor est d'une simplicité évangélique:

- 6 ressources précieuses représentées par des jetons type "poker": émeraude, saphir, rubis, diamant, onyx et or. Toutes en 7 exemplaires à l'exception de l'or en 5 exemplaires.
- Des cartes développement organisées en 3 rangs de puissance. Chaque carte a un coût en pierres précieuses. Chaque carte offre un bonus qui permet d’économiser sur les achats suivants. Ces bonus sont cumulatifs. Les cartes de rang 2 et 3 donnent également des points de prestige à ceux qui les acquièrent.
- Tuiles Mécène: on pioche au hasard autant de tuiles mécène qu'il y a de joueurs +1. Ces mécènes ont également un "coût" en ressources. Ils rejoindront automatiquement la zone de jeu d'un joueur dès que celui-ci jeu remplit les conditions requises en ressources "bonus" à la fin de son tour (donc on ne prend pas en considération les jetons que possède le joueur... seulement les cartes.)





A son tour, chaque joueur réalise une action parmi 4 disponibles:

- Prendre 3 jetons Pierre Précieuse différents.
- Prendre 2 jetons Pierre Précieuse identiques à condition qu'il en reste au moins 4 de la couleur choisie au moment où le joueur se sert. Un joueur ne peut pas posséder plus de 10 jetons à la fin de son tour. Si c'est le cas il doit en rendre.
- Réserver une carte et prendre un jeton Or (qui est un joker servant à remplacer n'importe quelle autre jeton Pierre Précieuse lors d'un achat). La carte réservée est ajoutée à la main du joueur qui peut l'acheter lui et lui seul lors d'un tour de jeu ultérieur. Un joueur ne peut pas réserver (c'est à dire avoir en main) plus de 3 cartes et l'on ne peut se débarrasser des cartes réservées qu'en les achetant.
- Acheter une carte Développement: pour acheter une carte le joueur doit dépenser le nombre de jetons indiqué sur la carte. Les jetons dépensés sont remis immédiatement dans la réserve. Bien sûr si le joueur a des bonus liés aux Développements précédemment acquis, il les cumule comme autant de remises sur le prix d'achat du Développement et complète éventuellement avec des jetons en sa possession.
Dès qu'une carte disponible est acquise elle est immédiatement remplacée par une autre de rang identique tant que la pioche le permet.

Le premier joueur à atteindre ou dépasser les 15 points de prestige (cartes Développement et tuiles Mécène) déclenche la fin de la partie. On termine le tour de jeu en cours. A l'issue de ce dernier tour celui qui a accumulé le plus de points de prestige gagne la partie. En cas d'égalité le joueur ayant acheté le moins de cartes gagne la partie.

Splendor est une véritable course au points de victoire qui récompense celui qui aura le mieux optimisé ses actions en fonction des Développements et des Mécènes disponibles. Il est donc crucial de garder un œil sur le jeu de ses adversaires afin de contrer si nécessaire (en réservant une carte convoitée par un autre par exemple) et de prendre l'ascendant en mettant en place une véritable "machine à acheter pas cher" des cartes de rang 3 (celles qui octroient le plus de points de prestige).

Une vraie belle mécanique de jeu fluide et très simple à appréhender mais offrant pas mal de profondeur stratégique et de rejouabilité pour des parties rapides d'environ 40 minutes. On pourra reprocher un thème totalement plaqué, ce qui est la réalité, mais les chouettes illustrations et le très beau boulot d'édition (cartes, tuiles et jetons d'excellente facture) facilitent l'immersion dans la partie.

30€ en magasin spécialisé.

Erratum: on me signale dans mon oreillette que les tuiles "Mécène" sont en fait des tuiles "Noble"... ce qui ne change rien à la mécanique de jeu mais bon c'est vrai que le mécénat s'applique au domaine artistique. Plus rarement au négoce.

Tiens j'en profite au passage pour dire que quelques extensions hautement recommandables de jeux hautement recommandables eux-mêmes sont disponibles ou sur le point de l'être:

- Path of Destiny pour Seasons: nouveau dé qui offre une possibilité d'engranger des tokens tout au long de la partie au lieu d'effectuer les actions des autres dé. Le joueur majoritaire en token remporte des points de victoire. Et bien sûr de nouvelles cartes Pouvoir.

- Forces Occultes pour Le Signe des Anciens: introduction du système Bénédiction/Malédiction bien connu des amateurs de Horreur à Arkham. De nouveaux investigateurs, de nouvelles cartes Aventure, nouveaux objets, nouveaux alliés, nouveaux Grands Anciens, nouvelles cartes Mythe. Le tout pour une difficulté revue nettement à la hausse ce qui, de mon point de vue, est une bonne chose.

- Le Coeur de Glorm pour le sublime Mice & Mystics: nouveau héros, nouveaux ennemis, nouveau Livre de Conte pour une nouvelle campagne divisée en 6 chapitres/scénarii. Et bien sûr de nouveaux exploits héroïques et de nouvelles armes et armures.


Pour finir, une présentation en anglais (non sous-titrée... désolé pour les non anglophones) de Eldritch Horror, nouveau jeu de plateau de la licence Call of Cthulhu. Le jeu est l’œuvre de Corey Konieczka, auteur des Demeures des l’Épouvante: http://www.youtube.com/watch?v=6PxySn6RCXw

Les deux jeux sur l'univers de Lovecraft sont très encourageants! J'avoue ne jamais avoir accroché à Horreur à Arkham! Sinon, merci pour toutes ses explications, tout ça est bien tentant.

D'ailleurs j'y etais au salon du jeu a Cannes, certain d'entre vous aussi ?

Si l'aspect "usine à gaz" de Horreur à Arkham te gonfles mais que tu apprécies malgré tout l'univers de Lovecraft, Le Signe des Anciens est clairement pensé pour toi. Je surveille étroitement ce Eldritch Horror qui s'annonce comme un compromis entre Horreur à Arkham et Le Signe des Anciens justement. Ce dernier a beau être excellent il n'est malheureusement pas aussi immersif que Arkham Horror ou Mansions of Madness.

Et puis Konieczka est tout sauf un manche question game design.


@Gornelias: pas cette année malheureusement pour des raisons de budget. Un ami y est allé et m'a quand même chopé en avant-première les nouvelles extensions pour Mice & Mystics et Seasons.
J'aurais vraiment aimé pouvoir m'y rendre, ne serait-ce que pour pouvoir tester Minivilles, le prochain Moonster Games, qui s'annonce excellent et les prochains jeux de Bruno Cathala, Christophe Boelinger et Regis Bonnessée. C'était visiblement un grand cru que cette édition 2014.