Rien qu'en se limitant à des questions binaires, vu qu'apparemment certains pensent tout régler par référendums :
- pour ou contre la peine de mort ?
- pour ou contre la vaccination obligatoire ?
- pour ou contre l'interdiction du diesel ?
- pour ou contre l'intervention militaire en Afrique ?
- pour ou contre les quotas pour l'égalité homme-femme ?

Rien qu'avec 5 questions, la probabilité d'obtenir 50% de la population qui réponde de la même façon à toutes est bien faible.Je ne défends pas le système actuel par principe. En revanche je considère que ce système a l'avantage de la stabilité, et de proposer de le mettre à bas sans réflexion profonde ni de véritable plan de remplacement n'est clairement pas souhaitable. Après je ne suis pas du tout contre une évolution, au contraire. Mais l'évolution se fait dans les règles, pas le chaos.
Ensuite je ne vais pas balancer mes propres solutions miracles simplement parce que je sais que les solutions miracles, ça n'existe pas. La politique comme la vie en général, c'est une affaire de compromis, chaque changement a des conséquences, certaines positives et certaines négatives. Après faut aussi avoir l'humilité de reconnaître qu'on ne peut pas savoir tout sur tout. Y a rien de plus louche qu'un mec qui te dit "c'est facile y a qu'à faire ça et tout se résoudra tout seul" : soit il ne connait pas bien le problème, soit il essaie de t'enfumer.Comme je le mentionnais plus haut je ne suis pas un expert, et surtout pas en éconnomie. Maintenant avoir un revenu unique pour tous me semble risqué, pour des effets de "nivellement par le bas". Déjà en garantissant un revenu fixe à toute une partie de la population, tu crées des effets d'inflation, qui fait que ce revenu fixe aura tendance à valoir moins avec le temps. De plus tu risques de creuser les écarts au sein de la population. D'un côté ceux qui auront des carrières modestes auront peu d'intérêt à chercher à évoluer, puisque une rente "confortable" les attend quoi qu'ils fassent. Les bas salaires risquent donc de rester bas. Inversement les hauts revenus eux essaieront de mettre un max de côté pour avoir une "vraie" retraite.
Et au delà des aspects économiques, il y a quand même des considérations morales à avoir. Aujourd'hui il y a une certaine motivation à essayer de faire progresser sa carrière, ne serait-ce que pour avoir une retraite décente (voire confortable). Que ce soit contraint ou volontaire, ça contribue à une recherche de progrès personnel et collectif. Introduire le concept que "quoi que tu fasses, au final tu vivras de la même façon que tout les autres" remet en question des règles essentielles de la société.Honnêtement je ne vois pas l'intérêt de donner des responsabilités à des gens tirés au hasard. Pour avoir été juré moi-même, je me suis rendu compte que ceux-ci ont quand même bien besoin d'être guidés par les magistrats qui participent également au jury. Et même comme ça t'as quand même des contributions assez hasardeuses. Et c'est pour des questions finalement assez simples, à savoir "est-ce que vous croyez son histoire ou non ?". Les décisions d'un sénateur ou d'un député sont autrement plus complexes, il ne s'agit pas de "croire" mais de peser tous les tenants et aboutissants d'un problème.

Je te remercie pour ta réponse argumentée. :)

Pour la retraite, je ne sais pas si ça ralentira tant que ça l'envie de progresser, car tu bosses pendant plus de 40 ans quand même alors que la retraite, certains ne la touchent pas du tout. Mais effectivement, peut-être que ça pourrait jouer.

Quant aux facultés des sénateurs et autres députés, j'ai malheureusement le sentiment que leurs compétences pour voter les lois sont plus guidées par leur intérêt personnel ou celui de leurs amis que celui du peuple, peu importe la complexité de la question. Et puis parfois avoir un oeil neuf sur une problématique peut apporter des idées différentes que des gens qui sont dans le bain depuis 15 ans et formés dans le moule des prédécesseurs.

Et quand je vois le résultat des différentes politiques (économiques notamment), je me dis que, peut-être, ces élus ne sont pas si experts que ça pour prendre les bonnes décisions. Ceci dit je reconnais que ce n'est pas si simple que ça.

Des tricheurs à l'assemblée nationale ?. Si les gus qui sont sensés voter les lois ne sont même pas capables de le faire en respectant les règles, comment voulez-vous qu'on ait confiance en eux ?! Et l'intervention du président de l'assemblée "Je demande à chacune de n'appuyer que sur le bouton de SON boitier". C'est édifiant...

Article intéressant du Monde sur le modèle suisse de référendum à initiative populaire :
https://www.lemonde.fr/societe/article/2018/12/19/...

Y a surement une bonne base sur le principe, dans la mesure où le système permet essentiellement de valider ou invalider les lois émises par le corps législatif. On remarquera d'ailleurs que la plupart des votes d'initiative populaire sont rejetés, et que ceux qui passent puent un peu la xénophobie.
A voir quand même si ça marcherait en France où les gens prennent trop souvent les référendums pour des sondages d'opinion. D'un autre coté leur fréquence pourrait changer ce comportement, et dans tous les cas inciter les gens à s'informer davantage.
Je pense que si ça se met en place, faut le faire progressivement. La Suisse a eu le temps de s'organiser autours de ce système en 150 ans, foncer bille en tête à l'époque des réseaux sociaux me semble plus risqué. On pourrait déjà essayer avec le système en place depuis 2008 et voir ce que ça donne...

Je trouve que le référendum d'initiative populaire est une fausse bonne idée. C'est un truc qui nous est tombé dessus ces 15 derniers jours, pour faire oublier les demandes initiales des gilets jaunes : plus de justice fiscale, plus de justice territoriale et plus de justice tout court. Là on va nous faire un truc tout étriqué, comme le Référendum d'Initiative Populaire de Sarkozy.

Par contre, un truc révocatoire, je signe tout de suite.

Le révocatoire c'est une absurdité anti démocratique. Dans un pays où aucun élu depuis de Gaulle n'a connu de plébiscite, tout ce que ça va apporter c'est de l'instabilité, avec aucun mandat qui ne durera plus de deux ans.
Faut que kes électeurs acceptent le résultat des élections, si on leur donne les moyens de relancer les dés tant que tout le monde n'est pas satisfait du résultat, on n'en sortira jamais.
Après c'est clair que le sujet est arrivé sur le tapis de façon un peu arbitraire. On sent clairement le moment où le mouvement des GJ est passé sous influence des extrêmes (revendications LFI et thématiques RN). Clair aussi que les GJ y ont vu une occasion de décapiter des politiques ou faire passer toutes leurs exigences. Mais c'est là qu'il faut s'assurer de ne pas faire n'importe quoi.

On note que lorsque la police manifeste, elle obtient en 48 heures 300 € de prime et des augmentations à venir sur les salaires. Ca va plus vite que pour les gilets jaunes et les manifestations des personnels de santé !

Ca permettrait peut-être d'éviter les lois à la con qui ne profitent qu'aux élus et leurs copains, genre l'augmentation de telle ou telle indemnité, la diminution des délais pour les "délis en col blanc", etc... Une sorte de garde-fou en somme.

Annuler une loi pas de problème (nfin si c'est bien fait, faudrait pas non plus bloquer le système législatif qui est déjà bien poussif), c'est en gros ce que permet le système suisse. C'est virer un élu qui n'est pas acceptable (et c'est ce qui est à la base de la campagne pour le RIC... Quand tous les manifestants ont scandé "Macron démission"pendant un mois, on devine quel serait le sujet du premier référendum)

Quand tu as Manu qui promet une politique horizontale, avec des députés qui feraient le lien entre peuple et pouvoir... pour finir par Jupiter, les godillots et les rejets systématiques des amendements qui ne viennent pas de LREM... J'aurais aimé un truc révocatoire pour dégager pas mal de monde qui ont été élus sur ce genre d'entourloupe. Là, on doit encore tenir 3 ans avec un gouvernement en mode poulet sans tête, un président qui a peur de sortir et des extrêmes qui attendent leur tour.

Quand on fait pas le boulot dans une entreprise, on se fait virer. Si notre président, ou ses ministres ne le font pas, je vois pas pourquoi on les garderait non plus!

Tiens, les flics viennent d'obtenir 150 euros d'augmentation... Sans doute pour les remercier d'avoir bien protégé Manu et Doudou...

Combien pour les infirmières, les profs ?

Ils n'ont pas le même "pouvoir" pour espérer obtenir quoi que ce soit...

Oui enfin justement, une entreprise n'est pas une démocratie, et une démocratie n'est pas une entreprise. Un employé n'est pas élu, il est recruté et lié par un contrat (et ce recrutement ne se fait certainement pas par l'ensemble des employés, pas plus que son licenciement).

Tu devrais relire l'article.

En l'occurrence, le dernier référendum en lien avec la politique migratoire de la Suisse (2017) a approuvé la naturalisation facilitée des étrangers de la troisième génération... Et même si la droite dure helvétique a malheureusement connu des succès avec le droit d'initiative ou de référendum, ils ne représentent qu'environ 15% des projets acceptés par le peuple durant ces 10 dernières années. Ton raccourci est insultant et crétin.

De même, ce passage t'aura sans doute échappé: "Depuis 1848, ces initiatives populaires ont été rejetées dans plus de 80 % des cas par les Suisses. Les référendums modifient tout de même la loi près d’une fois sur deux, les citoyens adoptant plus fréquemment le contre-projet que le Parlement a la possibilité de proposer."

C'est là tout l'intérêt du système politique suisse (dans sa globalité, pas seulement pour le droit de référendum), qui encourage le débat et la recherche du compromis.

Le problème, c'est que de tels droits civiques sont à mon avis difficilement adaptables à un pays centralisé et polarisé comme la France, où la culture du consensus me semble assez peu développée.

Ben non j'ai bien lu ce passage, c'est pour ça que je commentais sur le fait que ça servait surtout à valider les lois proposées par le parlement et d'avoir plus de connaissance et de discussion sur le sujet. Et que ça constituait une bonne base.
Par contre pour les lois d'initiative populaire, je maintiens que le bilan n'est pas bien convaincant. Je veux bien pour celle des "étrangers de la troisième génération" comme contre-exemple (à se demander pourquoi ça existe toujours d'ailleurs, dans n'importe quel autre pays si t'es de la troisième génération, t'es plus un étranger), mais les autres c'est plus "lutter contre l'immigration" ou "interdire la construction de minarets". En gros les seuls référendums qui passent sont ceux qui traitent de l'immigration ou la pédophilie, ça me semble un peu limité comme périmètre de contribution citoyenne.

Au moins ça permet à ceux qui ont ces revendications de se faire entendre, concrètement, et de voir que ça n'a pas l'adhésion du peuple suisse.

Les difficultés structurelles des institutions sont de toutes façons très diverses, vote blanc, pas vote blanc, forcé les gens à voter ou non, encadrer la pratique (à mes yeux abusive) des sondages en période pré-électorale etc. ce sont des sujets qui demandent réflexion et dont la mise en place doit être discuté. Comme quand on entend "Macron démission" personne ne souhaite qu'il dise demain "ok les gars j'y vais".

Il faut bien commencer quelque part et, dans le fond, le RIC est un élément qui me semble pertinent mais insuffisant. Je ne sais plus qui l'a dit mais je m'amuse aussi beaucoup de la façon dont ça a été marketé pour éclipser tout le reste. On a eu droit à toutes les techniques possibles pour encadrer le mouvement niveau com' j'ai l'impression.

Ta vision est simpliste.

Oui, les initiatives populaires sont le reflet de leur époque et n'échappent pas à certaines thématiques émotionnelles comme l'immigration ou les délinquants sexuels. Et il est triste de voir le peuple céder parfois aux arguments des populistes et/ou des extrémistes (qui sont souvent les mêmes). De nombreuses initiatives de ce genre ont été refusées également, ne l'oublions pas. Comme tu le dis, cela a le mérite de provoquer des débats nationaux et d'impliquer le citoyen dans la prise de décision et la vie de l’État.

Ces trente dernières années, les initiatives acceptées par le peuple ont aussi traité des rémunérations abusives, des résidences secondaires (un sujet très sensible dans les zones touristiques), des manipulations génétiques, de l'énergie nucléaire (moratoire), de la mobilité et même de l'adhésion de la Suisse à l'ONU.

Mais surtout, nombre d'initiatives refusées par le peuple ont eu de grandes répercussions sur la politique fédérale. Un seul exemple parmi beaucoup d'autres: l'initiative populaire pour une Suisse sans armée (en 1989), dans un pays où la grande muette était encore considérée comme une institution inébranlable. Au final, près de 37% des citoyens ont accepté le texte et l'initiative n'est pas passée, mais ce résultat inattendu a servi d'électrochoc et les projets de réforme ont enfin pu démarrer. En 2003, les Suisses acceptaient par référendum le programme Armée XXI, qui réduisait de plus de moitié les effectifs militaires (on est passé de 524'000 à 220'000 hommes), avec un budget à la baisse.

Il en va de même du droit de référendum. Loin de n'être qu'un outil de validation des décisions du Parlement, sa simple existence pousse les partis politiques vers la recherche du compromis et des majorités, de manière directe ou indirecte. La composition de notre gouvernement (sept ministres issus des quatre principaux partis politiques, avec une présidence tournante) va dans le même sens. Sans même parler du fédéralisme et du principe de subsidiarité, fondements du système suisse.

Tiens, je tombe à l'instant sur une explication qui résume bien ma pensée... et qui reprend même mon exemple!Source: https://fr.wikipedia.org/wiki/Politique_en_Suisse#...

Tiens, le budget de la Défense, un poste où on pourrait peut-être faire des économies en France. Apparemment le budget est de 34 Milliards quand celui de l'écologie est de 10 Milliards. On préfère donc se battre, peut-être pour voir si on peut éradiquer l'espèce humaine plus vite que via la dégradation de notre écosystème...

Ça résoudrait le plus grand problème de la planète ceci dit...

En fait dans l'absolu la planète n'a aucun problème. En revanche si on continue dans cette voie qui est la nôtre aujourd'hui nous risquons d'en avoir un qui sera bien autre qu'économique, puisque c'est cet indicateur qui prévaut pour l'instant...

Je m'interroge quand j'apprends qu'une cagnotte a été ouverte pour "le boxeur de flic" et qu'en moins de 24 heures il ait été versé plus de 115 000 €. Non, vraiment, je me demande comment on peut en arriver là.

Une cagnotte? C'est à dire? J'ai pas suivi.

Ils avaient ouvert une cagnotte Leetchi pour "soutenir" le boxeur : https://www.leetchi.com/c/soutient-un-boxeur-gilet...
Mais Leetchi vient de la faire fermer : https://blog.leetchi.com/cagnotte-christophe-detti...

Mais j'avoue que moi aussi j'ai du mal a comprendre.
Les mecs se plaignent des impôts (qui servent a payer l’école, les soins, les retraites, etc...) et là il donne a une cagnotte random dont on ne sait pas vraiment a quoi elle vas servir.