Les recettes sont toute de même représentatives de quelques choses. C'est étrange de toujours vouloir mettre ça de coté.
Je n'ai rien contre les discussions relative aux "qualités" intrinsèques des oeuvres, mais cela reste un critère extrêmement subjectif à bien des niveaux, souvent condescendant (ce qui envenime les conversations) et surtout d'une pertinence discutable.

Pour moi, soit on est face à de l'art, chose rarissime, et c'est fait par l'artiste pour l'artiste. Cela ne veut pas dire qu'il n'a pas envie de partager sa vision, ou d'avoir une forme de reconnaissance, mais cela signifie que même si ses œuvres ne rencontrent par de succès, il continuera d'une façon ou d'une autre à en produire parce que cela répond à un besoin irrépressible d'exprimer quelques choses. Et la qualité n'est pas ce qui prime dans sa démarche.

Soit on est face à ce que j'appelle de l'artisanat (la vaste majorité), une oeuvre qui a une vocation commerciale qui doit satisfaire un commanditaire ou séduire un public. Et c'est une démarche respectable. Il y a évidemment différents degrés dans la contrainte de l'exercice affectant le travail de l’artisan, mais la vocation de l'oeuvre reste de toucher un public, de donner du plaisir à un public. La maîtrise des techniques, la qualité, est un outil, mais pas une fin en soit.
Il suffit parfois d'une chose pour toucher le public, pour plaire. Mais ce n'est pas facile. Trop d’œuvres se ramassent pour que l'on puisse attribuer la réussite à des recettes toutes faites et balayer d'un revers celles qui marchent, comme si cela ne comptait pour rien.

@Jugefredd : possible, mais ils sont bizarre les oscars. Il manque pas mal d'oeuvres et de personnes dans leur liste.

Oui, enfin, tu ne laisses pas la question de coté en disant "c'est de la merde" au lieu de dire "je n'aime pas". Dans ce genre de discussion, le champ lexical n'est pas à négliger parce que c'est comme ça que les choses partent en vrille.
Je suis d'accord avec le fait que l'échec commmercial d'un film ne préjuge ni de ses qualités/défaut, ni de sa capacité à plaire (parce qu'il n'a pas forcément l'exposition ou autre), mais le fait qu'un film ait du succès signifie par contre qu'il a certaines qualités qui lui permettent de plaire. Peut importe qu'on y soit sensible ou pas.

@Bigquick : je n'y arrive toujours pas avec ce film :(
Rien que le fait d'avoir le joker, qui a une dimension presque mystique dans Batman en étant une espèce d'incarnation du chaos, relégué au rang de mercenaires à la con, j'ai du mal.

On ne fonctionne définitivement pas de la même manière.
Si il y a évidement un coté "technique" dans toute oeuvre, ce n'est absolument pas pour moi ce qui détermine la qualité de l'oeuvre au final. D'autant que c'est parfois en cassant l'approche scolaire qu'une oeuvre se distingue.
Une oeuvre n'est pas comme un produit, être bien conçu peut compter, mais ce n'est absolument pas terminant. Sans ça, seule une BD bien dessinée ou un jeu bien réalisé pourraient être bon. Or ce n'est pas le cas.

L'appréciation que l'on a d'une oeuvre, c'est le rapport que l'on établie entre ses qualités et ses défauts.
Si tu dis que tu aimes une oeuvre, tu considères que ses qualités l'emportent sur ses défauts. Si tu trouves une oeuvre médiocre, c'est que tu considères que ses défauts l'emportent sur ses qualités. Donc je ne vois pas comment on peut aimer une oeuvre médiocre.

Parfois, on a ce que l'on appelle des plaisirs coupables, parce que l'on aime une oeuvre qui ne correspond pas aux critères que l'on applique habituellement à ce que l'on considère comme de bonnes œuvres. On a un peu honte et on est tenté de se dire que l'on aime une oeuvre médiocre mais en réalité, c'est juste un rappel du fait que ce ne sont pas les éléments objectifs ou mesurables qui font l'essence de l'oeuvre, qui détermine le plaisir qu'elle te procure.

Bluffant.