Steve Jobs
:)

Bon pour relever le niveau ( ;) ), je reviens du "Steve Jobs" de Danny Boyle, et j'ai vraiment bien aimé. Comme la phrase d'intro le laisse penser, j'y suis allé principalement pour Boyle dont je suis fan. Le père Steve, j'en avais pas grand chose à battre, mais je me suis dit "si Danny a réussi à me captiver avec l'histoire d'un gars coincé sous un rocher, il doit bien pouvoir le faire avec la vie d'une tête à claques". Et pour le coup c'est assez réussi, mais ça se distille lentement le long du film, voire même après la fin, quand on rentre chez soi en réfléchissant à ce qu'on a vu.
Bon au début on se dit vraiment qu'on s'en tape des personnages et de leurs problèmes, surtout qu'ils se prennent la tête sur des aspects intimes ou techniques qui semblent très personnels. Et puis au fil des scènes et des années qui défilent, on se familiarise avec les personnages récurrents, leur interaction, et ils deviennent tous très humains, y compris et surtout Jobs (qui donne effectivement une première impression de tête à claques... et une seconde et troisième impression qui confirment :D).
A côté de ça, le film est superbe. Visuellement. Pourtant j'ai rarement l'occasion de remarquer consciemment ce genre de choses dans un film, mais là peut-être parce que l'on ne s'intéresse pas toujours à 100% aux discussions ou que Boyle s'est surpassé, on ne peut s'empêcher d'être surpris par des plans, des cadrages, des décors, qui sont particulièrement esthétiques (souvent basés sur la géométrie des objets). J'ai eu à plusieurs moments des gestes d'incrédulité en pensant "non mais c'est quoi ce plan de fou !", limite ça fait un peu m'as-tu-vu d'ailleurs, et étonnamment ces plans sont parfois très courts, on a à peine le temps de les apprécier qu'ils sont partis. On n'est pas dans un Sunshine où on nous laissait le temps d'être fasciné.
Côté musique c'est beaucoup plus sobre que dans la plupart de ses autres films, mais elle reste bien utilisée, sachant donner des émotions aux bons moments. Et c'est en y repensant qu'on se dit qu'elle donne sens au film à sa façon.

De la façon dont j'interprète le film,c'est une histoire assez intime au final, à propos de la relation que Jobs entretient avec son entourage. Un entourage qu'il rejette par son comportement, mais qui lui reste attaché. Cela vaut principalement pour sa fille, mais aussi ses collaborateurs.
La métaphore de cette histoire (amenée de façon un peu explicite, voire forcée) c'est la double chanson de Joni Mitchell, le côté fleur bleue c'est la success story, et le côté regrets c'est tout ce qui aurait pu être fait s'il avait agi différemment avec toutes ces personnes.
Jobs est antipathique au début, mais parce qu'il est perturbé. Il semble rejeter toute émotion, tout comme sa mère adoptive se serait forcée à ne pas l'aimer la première année comme il le raconte. Les semblants d'émotion il les trouve sur scène, face au public, et c'est à ces moments que la musique monte dans le film et donne quelques frissons. Et puis sur la fin il s'ouvre davantage, la musique est plus présente, ses relations avec sa fille et ses proches également. Et ses conférences ne sont plus tout ce qui compte pour lui, comme le montrent son retard sur la dernière, et son attitude sur scène.

Bref encore un bel exercice de style, que l'on pourrait croire être un autre cas de "la forme plutôt que le fond", mais avec plus de finesse dans le scénario qu'on aurait pu croire au premier abord.

Sinon oué les décors ce sont des chaises et des tables, wooooow :

La meilleur production ciné Marvel revient ! Cool.