Bien que dénué de tout dialogue, le jeu raconte l'amitié naissance entre deux êtres venant de deux mondes différents, alors qu'ils essaient d'échapper à leurs geôliers. À sa sortie en 1991, l'utilisation de cinématiques en 3D aux angles de caméra très cinématographiques est une petite révolution, même si l'utilisation de la technique du rotoscoping pour les animations impressionne moins que dans le Prince of Persia de Jordan Mechner. En revanche, tout le travail artistique sur les décors met tout le monde d'accord, et aujourd'hui encore, il est difficile de ne pas saluer le travail accompli. Autre grande nouveauté imaginée par le jeune Eric Chahi, l'utilisation de scripts pour dynamiser certaines phases de jeu, un artifice encore fortement utilisé de nos jours évidemment.

Another World n'en reste pas moins un jeu ancré dans son époque, en cela qu'il est à la fois exigeant et particulièrement court. Lorsque l'on sait quoi faire et où aller, il ne faut en effet pas plus de 20 minutes pour en voir le bout, sans compter les nombreuses morts qui frapperont même les plus aguerris des joueurs. L'habile système de checkpoints ne sauvegarde qu'en certaines occasions, à condition de n'avoir rien oublié de faire pour permettre d'avancer. Chaque zone du jeu demande en effet d'y faire quelque chose, sous peine de se retrouver bloqué un peu plus loin, aussi, quand une mort nous ramène un peu trop loin en arrière, c'est que l'on a certainement omis d'y faire quelque chose.