Avec la pléthore de jeux indé qui sortent chaque année et qui s'essaient au genre Metroidvania, difficile de sortir du lot suffisamment pour attirer les regards. Après un passage en accès anticipé, Souldiers arrive en version finale cette semaine et nous avons eu l'occasion de nous y frotter pendant une quinzaine d'heures sur notre Steam Deck fraîchement arrivé. Après quelques heures prometteuses, le bilan nous a semblé assez inégal. Explications.
Note : Au moment du test, le jeu n'était pas encore officiellement compatible avec le Steam Deck. Il fonctionnait normalement pendant toutes les phases de gameplay mais les vidéos tutorielles ne s'affichaient pas. Rien de très important cependant à notre avis.
Malgré un univers et une esthétique pixel art plutôt classiques, nos premières heures sur Souldiers nous ont assez satisfait dans l'ensemble. Le jeu arbore un visuel réussi avec une palette de couleurs chatoyantes qui donne envie d'aller de l'avant pour découvrir de nouveaux décors. Les codes du Metroidvania sont respectés d'entrée, avec certaines zones tout d'abord inaccessibles qui le deviennent ensuite une fois une capacité obtenue. La première est évidemment le double-saut, mais d'autres suivront tout au long de l'aventure, avec même différents sets d'armure qui octroient de nouvelles aptitudes (enflammer des toiles d'araignée, faire apparaître des plateformes, etc.) ou attaques (de feu, de sable, etc.) qui seront plus ou moins efficaces contre vos adversaires. Les musiques sont entraînantes, mais dès le premier vrai donjon, on comprend vite qu'elles vont s'avérer assez lassantes sur le long terme. Chaque zone a bien sûr droit à son thème dédié, mais on passe tellement de temps dans certains lieux bien alambiqués qu'elles finissent assez logiquement à taper un peu sur le système. D'autant que la progression peut vite devenir frustrante, même en optant pour le niveau de difficulté le plus abordable.
L'exploration étant au cœur du Metroidvania, Il faut qu'elle soit motivante, et ce n'est pas n'est pas toujours le cas à notre sens. Première raison qui explique cela, la gestion des checkpoints. Sans doute pour justifier le clin d'œil dans son titre, Souldiers emprunte aux jeux de From Software son système de sauvegarde (et sa roulade et son bouclier, mais nous y reviendrons). Au lieu de feux de camp ou de sites de grâce, on a droit à des statues, qui permettent non seulement d'enregistrer sa partie (et de faire réapparaître tous les ennemis), mais aussi de voyager rapidement d'un site à un autre. Le problème, c'est que dans certains donjons, il arrive que l'on soit obligé de parcourir de longues portions sans voir la moindre statue. Le jeu propose bien quelques checkpoints automatiques ponctuellement, avant un boss par exemple, mais ils sont trop peu nombreux. Or, les ennemis et les pièges que l'on rencontre étant particulièrement impitoyables, on se retrouve souvent obligé de refaire une même section plusieurs fois d'affilée. Et comme on erre parfois longtemps pour trouver où se rendre ensuite, on peut potentiellement perdre beaucoup de temps pour pas grand chose.
Les combats contre le menu fretin proposent déjà une bonne dose de challenge, chaque adversaire demandant une approche plus ou moins différente. Comme nous l'évoquions plus haut, il est possible d'esquiver les attaques en déclenchant une roulade ou de les bloquer (ou contrer) grâce à son bouclier, mais on peut également utiliser des armes secondaires (limitées en nombre) comme des bombes (qui servent aussi à détruire des parois fragiles), des lances, des haches, etc. L'utilisation de ces dernières dépend de ce que le jeu appelle des munitions (même si ça peut sembler étrange). La jauge de magie permet elle d'utiliser certaines attaques spéciales qui se débloquent avec le temps. Si la partie combat n'est pas toujours parfaitement lisible et que nous trouvons le feedback des coups reçus insuffisant, elle fonctionne bien et répond parfaitement aux sollicitations de la manette. Reste que certains passages (et certains ennemis) peuvent rapidement devenir délicats à gérer, parfois même plus que les boss au début de l'aventure. Associé au fait que les checkpoints (ou les raccourcis pour y revenir) ne sont pas suffisamment nombreux, cela ajoute évidemment à la potentielle frustration pour celles et ceux qui se montreront moins habiles, dans les affrontements comme dans l'exploration. D'autant que le jeu réserve aussi son lot de pièges vicieux et de passages dignes d'un jeu de plateforme où il faut faire preuve d'un bon sang froid pour éviter des projectiles qui arrivent de tous les côtés.
À force de tuer des ennemis, on fait bien sûr monter notre barre d'expérience qui, une fois pleine, nous permet de monter en niveau. De nouvelles aptitudes peuvent également être débloquées grâce aux points engrangés, mais l'arbre des compétences est étrangement dirigiste, ce qui force à acquérir certaines capacités dont on ne se sert pas forcément. Cela dépend de la classe que vous aurez choisi au départ (parmi trois, soldat, archer ou mage), mais si, comme nous, vous avez choisi la première et que vous n'êtes pas à l'aise avec le contre, il n'est pas dit que vous appréciez ce manque de liberté. Nous n'y avons peut-être pas mis assez du nôtre mais nous n'avons jamais réussi à maîtriser le bon timing pour le placer correctement. Malgré certaines petites similitudes avec les jeux From Software, le système de soin de Souldiers ne fonctionne pas de la même manière. Pas question de voir vos gourdes remplies à chaque fois que vous vous reposez, il faut obligatoirement refaire votre stock en passant par la boutique ou, au sein des donjons, le coffre, généralement placé près du point de sauvegarde. Il est donc important de récolter un maximum de pièces et de vaincre des ennemis, trouver des coffres ou casser des vases et autres bibelots. Parmi les quelques trésors que vous pourrez récolter, il y aura aussi des accessoires qui augmenteront vos statistiques (force, endurance, magie, etc.) si vous les équipez ou des matériaux pour améliorer votre équipement une fois de retour en ville. Du classique et efficace en somme.
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