GSY Review PC

On a beau penser que l’été est généralement synonyme d’accalmie en termes de sorties de jeux, la réalité est finalement tout autre. Si tous les titres sont de la qualité de The Drifter, on ne va cependant pas s’en plaindre. Explications.

Australian Drift Master

Mick Carter est ce que l’on appelle un vagabond. Il n'est toutefois pas totalement coupé de la société puisqu'il possède un téléphone portable et est toujours en contact avec sa sœur. C’est d’ailleurs pour la rejoindre suite au décès de leur mère qu'il se retrouve à voyager clandestinement dans un train de marchandises quand débute l’aventure. Dans le wagon où il se cache, il rencontre un sans-abri plutôt plutôt agressif, qui semble avoir quelque peu perdu la raison. Une fois maîtrisé, Mick se pense définitivement tiré d’affaire, mais très rapidement, les évènements prennent une bien mauvaise tournure. Alors qu’il vient tout juste de parvenir à ouvrir la porte du wagon, le héros assiste impuissant à la mort de son étrange compagnon de fortune, abattu sans sommation par des hommes armés de fusils d'assaut. Après avoir sauté du train, Mick atterrit près d’un squat pour personnes sans domicile fixe où il retrouve une connaissance de longue date du nom de Bill. Choqué par ce dont il vient d'être témoin, le personnage principal est cependant toujours résolu à se rendre aux funérailles de sa mère, mais pour cela, sa préoccupation première va être de trouver un moyen de recharger son téléphone pour récupérer la nouvelle adresse de sa sœur. Après avoir rencontré Grace, une jeune journaliste enquêtant sur la mystérieuse disparition de plusieurs sans-abris dans la région, la situation va hélas de nouveau déraper et Mick va finir par trouver la mort, lesté et attaché au fond d’un plan d'eau. L’histoire aurait pu s'arrêter là, mais bien sûr, comme il ne s'agit que des prémices de l'intrigue, Mick n'en a pas encore terminé avec toutes cette rocambolesque aventure. Pour des raisons qu'il peine à comprendre, alors qu’il vient tout juste de rendre son dernier souffle, le voici de nouveau au fond de l’eau. Riche de l'expérience acquise précédemment, il parvient péniblement à se libérer de ses liens et à rejoindre la terre ferme. Si le joueur ne se surprendra pas de se voir donner une nouvelle chance (ou d'autres si besoin), Mick, qui a bien conscience d'être mort (au moins) une fois, se demande ce qui lui arrive. Il n’a hélas pas le temps de dire ouf que le voilà de nouveau menacé. Commence alors pour lui une folle course en avant qui va l’amener à comprendre ce qui se trame autour de lui et pourquoi il s’est retrouvé embarqué dans une pareille histoire.

Point and click oblige, le scénario de The Drifter est évidemment au centre de toute l'expérience, et après une mise en place prometteuse qui se veut suffisamment intrigante pour donner envie d’en voir plus, l'intrigue ne perd heureusement en rien de son attrait jusqu’à son dénouement. La narration est parfaitement maîtrisée, avec un héros qui intervient régulièrement en voix-off à la manière d’un certain Max Payne (dont il emprunte aussi légèrement le timbre, l’accent australien en plus), et un doublage en anglais de qualité qui soutient brillamment tout le reste. Seul bémol pour les francophones anglophobes que vous êtes peut-être, il n’existe pour le moment aucune traduction dans notre langue. Si l’anglais vous fait horreur, votre unique solution de repli sera la langue de Goethe, pas nécessairement plus accueillante quand on ne la maîtrise pas pour un sou… Pour autant, si vous appréciez le genre, il serait dommage de vous laisser décourager par la barrière de la langue, même si certains échanges se déroulent en continu, sans que le joueur ait la main pour faire avancer les répliques à son rythme. L’histoire de The Drifters mélange un certain nombre de genres et elle le fait avec un talent certain. La galerie de personnages est plutôt conséquente, les retournements de situation nombreux et les neuf chapitres s'enchaînent sans que l’on ne ressente la moindre baisse de régime, sauf bien sûr quand on commence à tourner en rond en attendant de comprendre quoi faire pour débloquer la situation. C’est évidemment le genre point and click qui veut cela, et tout le monde n'aura peut-être pas la patience nécessaire, d’autant que le jeu n’inclut aucun système d'indices pour aider les plus impatients. Mick fait bien quelques commentaires pour nous aiguiller, comme quand il nous dit par exemple que rien ne sert de fouiller un ordinateur tant que l’on ne dispose pas d’un nom à rechercher, mais pour trouver comment l’obtenir, il faudra vous débrouiller tout seul.

Get Carter

Avec un personnage capable de défier la mort, vous vous doutez bien que celle-ci va faire totalement partie de l'expérience, nous ramenant aux balbutiements du genre aventure, au temps reculé des productions Sierra. Les plus aguerris d’entre vous le savent déjà, mais à cette époque, des jeux comme King’s Quest et Space Quest piégeaient régulièrement le joueur en faisant mourir le personnage principal dans d’atroces souffrances à chacun de ses faux pas. La frustration à l'époque venait du fait que cela impliquait généralement de perdre une bonne partie de sa progression, rendant trop punitive une mécanique qui avait pourtant souvent pour but premier de donner des indices sur la marche à (ne pas) suivre. Cela explique d’ailleurs pourquoi les équipes de LucasArts ont voulu prendre le contre-pied de cette approche en proposant des jeux d’aventure où l’on ne pouvait jamais voir un écran de Game Over. Dans The Drifter, Mick doit pouvoir tirer profit de toutes ses erreurs, ce qui implique que, pour toutes les scènes où il pourra mourir, l’action reprendra toujours quelques secondes avant le trépas, au début de la séquence où sa vie est en danger. Plutôt que de donner au joueur un temps précis pour réagir, le jeu repose sur un système où il aura droit à un certain nombre d’actions à entreprendre avant que la mort ne frappe. Cela crée dès lors un sentiment d'incertitude et de danger, d’autant plus accentué par la panique qui s’empare du personnage principal dans ces situations, mais comme ces passages sont courts et ponctuels, ils ne deviennent jamais décourageants ou frustrants. Ce côté “Un Jour Sans Fin” de l’aventure fonctionne particulièrement bien, et cela lui confère une saveur très particulière, avec une impression d'urgence que l’on ne trouve pas si souvent dans un genre qui s’est souvent appuyé sur des ressorts de comédie pour raconter ses histoires.

Outre ces passages où la mort fait finalement office d'énigme à résoudre, il faut évidemment ajouter les phases d'enquête, d’exploration et de dialogue que les amateurs du genre connaissent bien. Parfaitement jouable à la souris, The Drifter propose également une expérience parfaitement ergonomique pour celles et ceux qui préfèreraient y jouer à la manette. Grâce aux stick droit, on accède à une sorte de menu radial qui permet d’indiquer les différents points d’intérêt de la zone où il se trouve. Quand un objet ou un personnage est pointé, la gâchette RT sert à valider l’interaction, un choix logique pour permettre au joueur de faire les deux manipulations en même temps de manière confortable. Pour faire défiler les objets de l'inventaire, il faut passer par les touches LB/RB, et pour accéder au menu de combinaison d’objets, la gâchette gauche, le stick droit et la touche RT permettant de sélectionner les différents items. Enfin, Mick se dirige comme n’importe quel autre personnage de jeu vidéo avec l’habituel stick analogique gauche, même s’il est aussi possible de passer certains déplacements en visant le point de sortie d’un tableau à l’aide du menu radial et en le validant deux fois de suite. Contrairement aux productions LucasArts de l'âge d’or du point and click, les énigmes à résoudre ne sont jamais tirées par les cheveux, ce qui ne veut pas dire que vous ne vous retrouverez jamais bloqué. Il est souvent nécessaire de voyager d’un lieu à l'autre (via la carte de la ville par exemple), pour trouver de nouveaux indices, discuter avec des personnages qui orienteront votre enquête vers de nouvelles zones, etc. Malgré l’absence d’un système d’aide intégré, la progression dans l’aventure n'est jamais trop difficile et l'expérience n’est donc jamais contrariée par les énigmes bien longtemps. Terminons enfin sur un rapide point sur la partie visuelle, que nous trouvons vraiment très réussie, mais à qui il manque parfois certaines transitions cinématiques qui, par souci d'économie, sont remplacées par des écrans noirs narrés par le héros. Dommage mais pas dramatique pour autant, puisque l'on finit par s’y faire au bout d'un moment.

Verdict


The Drifter a certes pris son temps pour être prêt à être livré aux joueurs, mais il fut pour nous une excellente surprise dans un genre vers lequel nous aimons revenir régulièrement quand nous avons un peu de temps. Son histoire et ses personnages nous ont bien tenu en haleine pendant les dix heures qu'a duré l'aventure et nous ne regrettons pas une seconde du temps que nous lui avons consacré pour le site. Si vous disposez d’un Steam Deck, voici donc un très bon titre à emporter dans votre valise pour accompagner le roman que vous lirez tranquillement sur votre lieu de vacances. Une seconde très bonne pioche indé de ce mois de juillet 2025, qui s’annonce décidément très généreux en excellents jeux vidéo. Et comme le mois d’août semble prendre le même chemin, attendez-vous plutôt à voir votre backlog grandir que l'inverse cette année !
  • Les plus
  • Jolie patte graphique
  • Scénario intrigant et captivant
  • Progression fluide
  • Doublage anglais très réussi
  • La narration en voix-off
  • Le ton et l'ambiance matures
  • Ergonomie bien pensée au pad
  • Bonne durée de vie (10 heures)
  • Les moins
  • Pas de traduction française
  • Les écrans noirs pour économiser des animations

Présentation du jeu et du premier chapitre

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