PoP et Assassin's Creed n'ont pourtant rien à voir niveau mécaniques de jeu.

Ce jeu est un vrai bijou à tous les niveaux et les pseudos-testeurs qui le descendent n'ont rien compris. Il n'y a rien d'autre à ajouter.

Avec Tomb Raider, c'est mon coup de cœur de cette fin d'année. Si jamais Ubisoft ne fait pas de suite à cause de mauvaises ventes, je serai obligé de bannir tout le monde sur Gamersyde.

Histoire de ne pas se faire accuser de partenariat sexuel avec Ubi, je ne partage ces quelques lignes qu’avec vous. J’aurais bien aimé les mettre en ligne en page principale étant donné que le jeu est celui qui divise le plus en cette fin d’année mais je pense qu’on a déjà suffisamment couvert le titre d’Ubisoft. Bon courage à ceux qui iront jusqu’au bout. Notez bien qu’il n’y a aucun spoiler sur l’histoire dans cette longue déclaration d’amour.

Prince of Persia, c’est tout d’abord une direction artistique éblouissante qui nous plonge dans un univers à la fois enchanteur et inquiétant, teinté d’espoir et de mélancolie car vestige d’un passé qu’on peut "reconstruire" au fur et à mesure des histoires contées par Elika. Si les environnements revêtent d’abord leurs habits les plus sombres et décadents lorsque la corruption les habite, on ne peut que rester admiratif et pantois lorsqu’on les redécouvre une fois guéris par la magie d’Elika. Les tons sombres cèdent alors la place aux couleurs chatoyantes, la vie revient un peu avec la végétation et quelques papillons virevoltant dans les hautes herbes. Mais il demeure toujours ce poids de la solitude et de l’abandon dû à la désertion du peuple des Ahura. De mémoire de joueur, jamais on aura eu autant l’impression de jouer en plein cœur d’un artwork, les décors se dressant majestueusement à perte de vue et participant beaucoup à la crédibilité et la poésie de cet univers emprunté aux mille et une nuits.

Prince of Persia, c’est aussi l’histoire de deux personnages que tout oppose et qui nous invitent à une bien belle odyssée. Tout au long de l’aventure, les liens se resserrent entre les deux protagonistes et l’on en découvre un peu plus sur les cicatrices de leur passé respectif. Les dialogues sont très bien écrits et on ne se lasse pas de les écouter, tantôt sérieux voire tristes, tantôt drôles et décalés. Rien de très original me direz-vous et vous n’aurez pas tort mais force est de constater que c’est toujours très bien fait et que cela permet de plonger encore un peu plus dans cet univers, en apprenant un tas de choses très intéressantes. Je vais oser une comparaison risquée car d’une certaine manière, Elika me rappelle la très attachante Alyx de Half Life² et c’est un compliment. Contrairement aux idées reçues donc, l’histoire est prenante et toujours très présente dans l’aventure, même si elle ne se dévoile pas à grand renfort de cinématiques orchestrées de main de maître par un producteur frustré de ne pas faire de cinéma.

Prince of Persia, ce sont bien sûr des animations irréprochables et des acrobaties à ne plus savoir où donner de la tête. Ubisoft a réellement fait un travail remarquable sur la gestuelle en général, qu’il s’agisse des phases de plateforme, des combats ou des interactions entre les deux héros (qui aident d’ailleurs beaucoup à les rendre plus humains et touchants – il suffit de voir le prince porter Elika sur son dos, la hisser à sa hauteur ou la rattraper dans ses bras etc). Tout s’enchaine de façon fluide et chorégraphique et cela n’a de cesse de donner ce sentiment de rythme quasi musical lorsqu’on est en pleine séquence de plateforme. On peut bien sûr regretter le fait que tout soit très automatisé et on n'aurait certes pas refusé d’être obligés d’appuyer sur quelques boutons supplémentaires au cours de ces déplacements tout en acrobaties. Au final cependant, tout est tellement grisant que l’on se laisse happé par le plaisir ressenti par la traversée d'une zone sans avoir à faire la moindre pause. Bref, quoique puisse en dire certains, on prend donc beaucoup de plaisir à récolter les orbes nécessaires (ou pas) à la progression. Le fait de revisiter les zones pour les finir à 100% est même plus accrocheur que dans Tomb Raider qui ne demandait finalement pas beaucoup d’acrobaties pour trouver la majeure partie des trésors. Pour ceux qui aiment ce genre de petit défi, jamais une seule seconde la lassitude ne vient pointer le bout de son nez, c’est assez rare pour le mentionner.

Prince of Persia ce sont enfin des combats en un contre un qui tranchent un peu avec la frénésie de ceux des précédents opus. On temporise ici beaucoup plus, on observe l’adversaire et on se doit vite d’apprendre l’art du contre (le timing est serré) si l’on veut se sortir des combats rapidement. Il n’est en effet pas rare qu’un affrontement contre un boss s’éternise parce qu’on n’a pas su gérer la situation. Du coup, même si on ne peut pas mourir à proprement parler (la vie de l’ennemi se régénère si on est gravement touché et qu’Elika est obligée d’intervenir), on sent malgré tout une certaine tension tant que l’adversaire n’est pas à terre. Bien sûr, pour que les combats soient variés, il faudra faire l’effort de tenter les différentes combinaisons de coups disponibles (les combos sont visibles dans les menus ainsi qu’à une mini arborescence des coups qui permet de voir quels enchainements sont possibles). Il est possible de se contenter d’un ou deux combos de base mais le ballet n’en est que moins impressionnant.

Je terminerai juste en disant un petit mot sur les musiques très orchestrales et aux faux airs d’Indiana Jones par moment. Les sonorités arabisantes font plaisir à entendre et on peut encore remercier Ubisoft d’avoir mis au placard les horribles musiques hard rock de l’Âme du guerrier.

Vous l’avez compris, en ce qui me concerne, Prince of Persia est un grand jeu et, au même titre qu’Ico, il mérite amplement que vous vous laissiez tenter pour découvrir un voyage qui restera longtemps gravé dans vos mémoires.

Tout cet avis n'engage que moi. :p

Je ne compare pas les deux jeu mais le ressenti qui, par définition, est complètement personnel. Il me parait donc bien prétentieux de ta part de dire que je me trompe totalement en mentionnant Ico. ;p

En ce qui concerne les personnages, je suis désolé si j'ai réussi à m'attacher plus à une princesse des mille et une nuits qui a de la personnalité qu'à un boulet sans véritable âme qui parle une langue inconnue au bataillon. Je me permets cette méchanceté gratuite (et un peu exagérée je l'avoue ^^) envers Ico qui est un jeu que j'adore pour te montrer à quel point les sensations peuvent diverger d'une personne à l'autre. Si j'ai aimé Ico, ce n'est bizarrement pas grâce à Yorda, mais plus à l'environnement lui-même qui parvenait lui aussi à rendre cette immense impression de solitude et d'écrasement.

La fragilité de Yorda ne m'a donc pas ému, elle était trop convenue et même si c'était nouveau dans un jeu vidéo, je n'ai pas vraiment ressenti d'empathie ou de sympathie à son égard. Pour tout dire, j'ai même plus passé de temps à la maudire qu'autre chose. ^^

Comme je le disais, PoP est le jeu qui divise le plus en ce moment et ton avis complètement contraire au mien le prouve bien. C'est dommage, je ne suis absolument pas d'accord avec toi (je me suis plus "ennuyé" sur Gears of War 2 ou Mirror's Edge - pourtant super court - que PoP) et je pense que si le titre d'Ubi m'a tant plu, c'est que ça faisait longtemps que je n'étais pas entré aussi facilement dans un univers, une histoire (et oui) et que je trouve à la relation entre les deux personnages une consistance plus grande que l'habituelle sauce qu'on nous sert. :)

Bien sûr, je n'essaie pas de convaincre qui que ce soit, et je mets d'ailleurs en garde ceux qui prendraient cet avis pour argent comptant, mais il y a pour moi autant de magie dans l'univers de PoP que dans celui d'Ico. Il ne s'agit encore une fois pas de comparer les deux univers, le gameplay ou quoique ce soit d'autre. J'ai éprouvé le même sentiment d'évasion et le même plaisir de retourner dans le monde imaginé par Ubisoft et pour cela, je les remercie. Plus que le challenge, ce que je recherche avant tout, c'est l'impatience qu'on peut avoir à relancer le jeu une fois la console éteinte. :)

Je disais ça parce que quand je parlais d'Ico tu disais que tu ne pouvais pas me laisser dire ça (en substance c'est ça que tu disais). ^^

Je ne disais pas ça méchamment.

Il n'y a pas de mal. ;)

Bon, à priori, je suis plus dans l'esprit Gameblog que Gamekult, ça me rassure un peu. :p