Durant le dernier Xbox Games Showcase, l’annonce du nouveau jeu de Double Fine n’avait certes pas déclenché l’hystérie collective, mais la proposition plus que surprenante de Keeper nous avait tout de même particulièrement tapé dans l’œil. Après avoir terminé cette aventure, on vous donne notre avis sur ce jeu, qui sort le 17 octobre sur Xbox Series X|S et PC.
Avant de commencer cette review, sachez que nous avons fait le choix de ne dévoiler que très peu de choses à propos de l’histoire et de ce que vous pourrez rencontrer durant votre aventure, mais aussi sur les différentes situations auxquelles vous allez être confronté. L’expérience proposée par Keeper est certes assez courte puisque nous avons pu découvrir les crédits après environ cinq heures de jeu, mais les petits moments assez mémorables sont toutefois présents, et comme nous ne voulons clairement pas vous gâcher le plaisir de la découverte, nous resterons globalement assez vagues sur beaucoup de points concernant Keeper. Un peu comme Journey à son époque, c'est un jeu qui doit se pratiquer manette en main, sans avoir été spoilé par des vidéos ou des screenshots un peu trop révélateurs. Ici, les images que vous verrez proviennent directement de Microsoft, et même si elles ne dévoilent pas de moments spécifiques, on ne vous en voudra pas si vous n'y jetez même pas un simple coup d'œil. Sachez tout de même que vous ferez face à un jeu d'aventure et de réflexion à l'atmosphère très particulière, qui ne comporte aucun dialogue.
Dans Keeper, vous incarnez un phare qui, après des millénaires d'inactivité, se réveille soudainement lorsqu'un oiseau appelé Brindille s'écrase sur lui en cherchant à se mettre à l'abri d'une étrange entité : le Déclin. Alors que le danger approche, un puissant faisceau est projeté par le phare, faisant battre en retraite cet inquiétant assaillant. Puis, le phare s’effondre et commence à bouger de façon assez inattendue. Pour rester dans les évènements déconcertants, des jambes commencent à apparaître sous lui, pour lui permettre de se dresser, de se tenir debout, puis de tituber avant de s’écrouler à nouveau. Après avoir pris le contrôle, vous voilà donc aux commandes d’un phare doté de pattes semblables à celles d’une araignée, tout en profitant de la compagnie d’un drôle d’oiseau qui ne vous lâchera pas une seconde durant toute votre aventure. L'histoire, tout comme le monde qui vous entoure, seront assez étranges et de nombreuses situations nécessiteront votre propre interprétation, ce qui sera certainement un frein pour certains, mais aussi un atout de taille pour d’autres. Même si nous sommes habitués aux situations farfelues avec Double Fine, le début du jeu prouve une nouvelle fois que l’imagination des créatifs du studio n’a pas de limite.
Après un démarrage aussi mystérieux, on pourrait croire que les prochaines surprises auront moins d’impact. Et pourtant il n’en est rien : certains événements vont en effet apporter des modifications profondes dans votre progression, alors que votre traversée du monde se fera dans des décors tous plus incroyables que les précédents. Les moments d’exploration seront ainsi parfois de véritables séquences d’admiration, avec un souci du détail apporté aux décors et à l’ambiance plus qu'évident. Le jeu étant très linéaire, vous n’aurez pas de risques de vous perdre, mais vous aurez tout de même quelques puzzles à résoudre, tous se voulant assez simples à comprendre. Ils nécessitent généralement l’utilisation du rayon de lumière du phare ou des capacités de Brindille, mais d’autres passages viendront apporter de nouvelles possibilités. On remarquera quelques interactions sympathiques avec Brindille, qui se baladera parfois dans le décor pour aller, par exemple, se baigner dans une petite étendue d’eau, ou encore les comportements de certaines formes de vie vis à vis du phare.
On croisera donc des environnements fascinants et colorés, parfois accueillants, parfois dangereux, mais toujours saisissants. Le rendu de la lumière et des éclairages tient d'ailleurs une place importante dans le rendu, avec des décors qui vont s’illuminer lors de votre passage. Cet aspect graphique très agréable nous amène d’ailleurs à souligner que, même si le jeu se veut splendide et attirant visuellement, certains passages un peu plus sombres seront assez peu recommandables pour des enfants. Attention donc si vous laissez vos chères petites têtes blondes admirer ce qu’il se passe à l’écran, d'autant plus que, de façon assez étonnante pour un jeu dont l’histoire n’est finalement pas très longue, on s’attache assez rapidement à nos deux protagonistes. On en vient presque à se demander comment les développeurs de Double Fine sont parvenus à nous faire ressentir tant d’émotions via le son et l’image, alors que nous parlons pourtant d’un simple phare et d’un oiseau...
On vous l’a dit, le jeu est une petite merveille pour les yeux que cela soit au niveau du rendu ou de la direction artistique. Nous avons pu jouer à la version PC du jeu, et les différents paramètres disponibles offrent suffisamment de possibilités pour permettre d’avoir un jeu fluide. Développé sous Unreal Engine 5.5, nous n’étions pourtant pas très rassurés vu les derniers déboires du moteur d’Epic Games, mais nous sommes au final satisfait du résultat. Pas de stutter à déplorer, pas de problèmes d’affichages de textures, le jeu est resté fluide en toutes circonstances et nous n’avons pas souffert du moindre bug durant notre progression même si le jeu semble tout de même assez gourmand niveau ressource. Bien entendu, cela concerne seulement nos sessions de jeu sur un PC assez puissant doté d’un Ryzen 9800X3D et d'une RTX 4090 et nous n’allons pas crier victoire trop vite avant de voir le retour d’autres joueurs, mais notre expérience aura été quasi sans faille.
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