GSY Review PC Xbox

Pour de nombreux joueurs ayant connu les années 80 et 90, le genre beat them up aura largement contribué à leur passion du jeu vidéo, avec des titres aussi iconiques que Double Dragon, Renegade, Final Fight ou Streets of Rage pour n'en citer que quelques exemples. Hommage appuyé à ces monuments du médium, Mother Russia Bleeds embrasse chacune de ses influences pour nous servir une expérience résolument rétro, jusque dans sa gestion du multijoueur, en local uniquement - pour l'instant. Si vous avez suffisamment de place sur votre canapé, il est donc temps d'appeler 3 de vos amis et de partir à l'assaut de l'Union Soviétique alternative imaginée par Le Cartel.

Bleed Runner

L'histoire de Mother Russia Bleeds nous emmène au beau milieu des années 80, dans une réalité alternative où les habitants de l'URSS sont confrontés à une drogue très dangereuse distribuée par la mafia locale. La Nekro n'est évidemment pas sans effets secondaires sur l'organisme, ce que les 4 héros vont rapidement découvrir après s'être faits kidnappés et enfermés dans un laboratoire/prison. Assaillis par des visions étranges et inquiétantes, les personnages principaux vont d'abord essayer de s'enfuir du complexe dans lequel ils sont retenus, avant de chercher à comprendre ce qu'il leur est arrivé. Une base scénaristique qui se veut déjà plus développée que la majeure partie des jeux du genre, et qui maintient chez le joueur une certaine motivation pour avancer dans l'aventure et arriver au bout des 8 chapitres disponibles. Le scénario se dévoile par le biais de scènes de dialogue uniquement textuelles, les différents protagonistes ne bénéficiant d'aucun doublage pour que l'hommage aux pointures du genre soit bien respecté. Les thématiques abordées sont plutôt intéressantes et résolument adultes, et au delà de son apparence un peu trash et bas du front, Mother Russia Bleeds a un petit quelque chose à raconter. Il ne faudra évidemment pas s'attendre à un scénario de grand standing, mais reconnaissons-lui l'effort d'aller plus loin que ses modèles.

Boris Viande ira cracher sur vos tombes

Que vous jouiez seul ou à plusieurs, il vous faudra d'abord commencer par choisir votre personnage de prédilection, parmi 4 héros aux profils bien distincts. 3 hommes, une femme, la parité n'est pas forcément respectée dans le monde de Mother Russia Bleeds, mais on reconnaît tout de même en eux les poncifs d'un genre qui a accompagné l'enfance des joueurs les plus aguerris - ou vieux, c'est selon. Le massif Ivan s'impose comme le Monsieur Muscles de la bande, comme Haggar en son temps, tandis que Sergei, plus polyvalent, rappelle à la fois les frères Lee (Billy et Jimmy) et Alex Stone. De son côté, Natasha sera l'atout charme de l'équipe, avec une force moindre mais une rapidité accrue, qui ne sera pas de trop pour survivre aux hordes adverses. Pour finir, Boris, et ses coups de pied sautés façon Sagat, est un peu l'énervé du groupe, ce que chaque coup de tête chargé sur une cible à terre ne manquera pas de vous rappeler, à grand renfort de bouts de cervelle. Avec des statistiques distinctes réparties en 4 catégories (force, vitesse, portée d'attaque et saut), vous trouverez forcément chaussure à votre pied. Compte tenu de la difficulté du jeu, on aura néanmoins tendance à vous conseiller de le pratiquer à plusieurs, même si cela affecte la lisibilité de l'ensemble.

Le système de combat de Mother Russia Bleeds se veut fidèle à la tradition de l'époque, avec un nombre de combinaisons possibles assez limité finalement. Un bouton coup de poing, un pour les coups de pied, un autre pour attraper un adversaire (et le projeter plus loin ou lui faire faire connaissance avec vos poings/genoux), et enfin, un bouton dédié au saut. À cela s'ajoute la classique possibilité de courir, en poussant le stick gauche deux fois de suite vers l'avant, ou d'esquiver avec RB pour s'éloigner de ses adversaires (ou s'en rapprocher). Sans aller jusqu'à parler de nombreux combos, certaines combinaisons sont réalisables, comme le coup de pied sauté ou la glissade frappée, très pratique, mais on peut également déclencher des "mouvements" plus particuliers (comme le "taunt" par exemple), ou des enchaînements qui déclenchent de nouvelles attaques (comme le simili Shoryuken de Boris). On est certes loin de l'exhaustivité d'un jeu de VS Fighting, mais ce n'est pas réellement une surprise dans un beat them up à l'ancienne. Reste que l'aspect routinier des affrontements se fait un peu sentir, en dépit des efforts indéniables des développeurs pour varier les situations. De nombreuses armes et objets (tronçonneuses, armes à feu, cuvette de WC, têtes coupées, etc.) joncheront d'ailleurs le sol pour offrir autant d'options supplémentaires pour le passage à tabac massif.

Quand la Nekro file

Plus original peut-être, la possibilité de charger ses coups de poing tout en se déplaçant. En plus de causer de plus gros dégâts à vous adversaires, cela vous permettra aussi de repousser les ardeurs d'un boss à la féminité très douteuse. Au passage, les nostalgiques de Renegade apprécieront de pouvoir attaquer les ennemis à terre, l'occasion d'admirer de belles gerbes de sang pixelisé - et des yeux sortis de leur orbite. La vraie nouveauté de Mother Russia Bleeds tient surtout à son système de récupération de santé, qui s'appuie sur l'idée principale du scénario : la Nekro. Dans le titre de The Cartel, point de poulets rôtis ou de pommes abandonnés sur le sol pour reprendre des forces, il vous faudra abuser de la drogue locale et remplir votre seringue sur le cadavre de vos ennemis (tant qu'il leur reste quelques couleurs). La dose que vous pourrez prélever pourra varier, et il ne sera pas toujours possible de refaire votre stock en un seul prélèvement. D'autant qu'il ne sera pas forcément simple de se servir alors que la bataille continue de faire rage. Cela nuit d'ailleurs quelque peu au plaisir de jeu, puisque l'on est souvent dans l'incapacité totale de recharger ses réserves, ce qui peut rapidement s'avérer fatal. Si on ajoute à cela le fait que les alliés dirigés par le jeu se débrouillent assez mal, on peine souvent inutilement à s'en sortir.

Mais la Nekro octroie également un avantage conséquent à celui qui s'en injecte à des fins offensives. Sorte de mode berserk dans lequel tout s'accélère à l'écran, qui prend alors une teinte rouge sang, cet état de transe décuple la force des héros pendant un temps donné. Pas invincibles, mais nettement plus puissants, ces derniers peuvent ainsi renverser une situation qui s'annonçait compliquée, en déclenchant par exemple un coup de grâce avec RT et le bouton B. Attention cependant, car pour chaque utilisation de votre seringue de Nekro, vous perdrez un tiers de sa contenance, ce qui oblige à l'utiliser sagement pour ne pas se retrouver à court au plus mauvais moment. Quand on sait qu'à plusieurs, la réanimation de vos coéquipiers implique de sacrifier un peu de votre précieuse réserve, on comprend rapidement à quel point son stock personnel peut très vite disparaître comme peau de chagrin. Le jeu proposant un certain challenge, on se retrouve alors obligé de puiser dans sa propre barre de vie pour relever un coéquipier, seule possibilité pour le ranimer quand la seringue de Nekro est vide. Un système de combat qui fonctionne bien dans l'ensemble, avec une petite dimension tactique liée aux seringues. On regrette néanmoins le manque relatif de précision des coups et, encore une fois, la lisibilité quand l'écran est surchargé d'ennemis.

Final Light

Indéniable défouloir où le plaisir de jeu est proportionnel au nombre d'amis qui vous accompagnent dans la partie, Mother Russia Bleeds souffre néanmoins de son manque de contenu. En proposant seulement 8 chapitres (que l'on peut cependant refaire à loisir en montant le niveau de difficulté), The Cartel a pris le risque de ne pas tenir les joueurs accrochés sur la longueur. Le mode arène disponible en marge de l'aventure principale rallonge bien sûr la durée de vie du titre, la motivation pour s'y lancer étant d'y débloquer un joli nombre de nouvelles seringues de Nekro (aux effets divers et variés), mais il ne s'agit après tout que de résister à 10 vagues successives d'ennemis. Reposant sur les mêmes mécaniques de gameplay que le mode histoire, mais dans un environnement fixe par définition, on doute que ce petit bonus soit suffisant pour satisfaire ceux qui ne seront pas rassasiés une fois le scénario terminé. Même constat pour l'aspect scoring du titre, qui ne parlera pas à tout le monde. Reste un jeu particulièrement défoulant et drôle avec des amis, jouissant qui plus est d'une bonne bande son aux sonorités variées. Le rendu pixel art ne sera sans doute pas du goût de tous,, mais pourtant, les graphismes du jeu ont fait l'objet du plus grand soin et ils retranscrivent parfaitement l'impression de décrépitude et de débauche qui prédomine dans l'aventure. Loin de la paresse affichée de certains titres 2D, Mother Russia Bleeds fourmille de détails, et aussi peu ragoûtants soient-ils, ils font partie intégrante de l'expérience.

Verdict


Violent et sanglant, Mother Russia Bleeds est avant tout pensé pour les nostalgiques de l'âge d'or du beat them up qui ne grincent pas des dents à chaque goutte de sang versée. Le titre du studio parisien The Cartel est bien plus varié et imaginatif que certaines de ses inspirations, mais il est aussi paradoxalement plus redondant qu'elles ne pouvaient l'être en leur temps. Le paysage vidéoludique s'étant particulièrement diversifié depuis les années 80/90, on ne s'en étonnera pas outre mesure, mais il vaut mieux s'y préparer avant de se lancer dans l'aventure. Une aventure qui sera cependant riche en bonne humeur grâce à la magie du jeu à 4 sur le même écran. Mother Russia Bleeds gagne donc à être partagé pour en apprécier les atouts, comme ses combats de boss assez imaginatifs pour le genre, ou son côté glauque assumé qui le réserve à un public averti. Son manque de lisibilité et ses pics de difficulté frustrants ne seront par contre pas du goût de tous, aussi le conseillera-t-on plutôt aux joueurs adultes les plus patients.
  • Les plus
  • Fun à plusieurs, bonne humeur garantie
  • La bande originale
  • Du beau pixel art bien sale
  • Du challenge pour les courageux
  • Les boss qu'il faut comprendre avant de battre
  • Les nouvelles seringues de Nekro déblocables via le mode arène
  • La possibilité de jouer avec des bots est une bonne idée sur le papier
  • Le beat them up comme quand papa était jeune
  • Les moins
  • 8 chapitres seulement
  • Une certaine redondance inhérente au genre
  • Le mode arène est vite lassant
  • Pas assez précis (hitbox hasardeuse)
  • Manque de lisibilité trop régulièrement
  • La difficulté parfois rebutante, surtout dans la seconde partie
  • Trop trash ?
  • L'IA alliée, peu prompte à ranimer le joueur, et pas très douée
  • Parlera moins à ceux qui n'ont pas connu l'âge d'or du genre
A propos du jeu
Plateformes
PC PS4 SWITCH
Edité par
Devolver Digital
Developpé par
Le Cartel
Patreon

135 $ de 400 $ par mois

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