Houlà, on parle de 2 situations extrêmement différentes.
Primo, Sony et MS avaient déjà une grosse expérience dans le JV avant de lancer leurs propres consoles. Ils avaient dans les deux cas été des éditeurs de jeux. Sony Image Soft publiait sur SNES, Megadrive ou PC. MS avait des studios de jeux internes et bossait avec à peu prêt tout le monde sur DirectX). Ils avaient dans les deux cas conçus des machines (notamment ensemble avec plusieurs générations de MSX, puis Sony qui a fabriqué des CD-I, qui bossait avec Nintendo et même Sega me semble-t-il) donc c'était tout sauf des noobs dans le secteur du JV classique.

Secundo, et cela fait une énorme différence, il y a avait le contexte.
- Quand Sony s'est lancé, ils ont profité, entre autre, d'un ressentiment grandissant des studios à l'égard de Nintendo qui dominait le marché. Big N demandait des royalties bien au dessus des 30% actuels et en plus censurait à mort les jeux. Lorsque Sony, après le plantage (et l'humiliation) autour du format CD rejeté par Nintendo a décidé de lancer la PS1, en abaissant le niveau des royalties, en levant les restrictions de contenu et en ayant le format CD, ils ont immédiatement été suivit par les studios, en masse et eu des exclus tiers "de facto" de cette façon : FF, MGS, Tekken, Resident Evil... Bref, ils avaient le contenu.

- Quand MS s'est lancé, ils ont profité (provoqué) une convergence du marché du PC avec celui des consoles (par l'architecture PC et le jeu en ligne), tant au niveau des gros studios que des indés. L'explosion des FPS en ligne sur console s'est clairement faite via MS. Plein de talents/séries phare du PC ont fait leur vraie transition console par la Xbox. Et ça aussi, cela permis à MS de bénéficier d'exclu (même temporaires) tiers de "fait". Là encore, l'essentiel était là : les jeux.

Google, ils débarquent avec une expérience très minimaliste du "jeu classique" et la technologie qu'ils ont, malgré ses qualités, ne semblent pour l'instant pas susciter vraiment l'adhésion des devs. Si tu passes le mois de lancement et ses portages, c'est le désert. 40 jours sans sortie de jeux ni la moindre annonce. Il n'y a actuellement que 2 jeux ayant de vrais dates de sortie : Monster Energy Supercross en février et Doom Eternal le 20 mars. C'est tout. Ce n'est pas sérieux.

Et sinon... oui, c'est bien ce que je dis : Stadia a bien plus d'avenir en tant qu'intermédiaire B2B qu'en B2C. Les véritables concurrents d'une entreprise qui s'adresse directement aux joueurs (comme le fait MS), il me semble que ce sont bien les autres entreprises qui s'adressent directement aux joueurs comme Sony ou Nintendo.
La déclaration de Spence me rappelle, il y a 10 ans, celle de Nintendo affirmant que la plus grosse menace pour leur console de salon (la Wii était reine) ne venait pas de MS ou Sony mais d'Apple...

La console de Shenmue et Jet Set Radio, c'est la Dreamcast. :p

Pour MS, leurs jeux (et périphériques) leur ont surtout apporté de l'expérience et, de façon clair, une légitimité auprès des joueurs PC qui étaient (ou sont venus) sur console. On l'a beaucoup dit  l'époque : la Xbox était la console des joueurs PC, à raison je pense.
Après, comme tu le dis, ils ont acheté beaucoup de choses, mais ils sont aussi arrivés au moment où des studios typiquement PC se tournaient vers les consoles et ont énormément contribué à/profité de ce mouvement, avec la Xbox puis la 360 (les indés !).
Tu as des studios comme Bioware (sur Kotor, Jade Empire puis ME1), Starbreeze (Enclave, Riddick), Piranha Bytes (Gothic, Risen...), 4A Game (Metro), Epic (un orteil sur PS2/GC en 1999 puis les 8 années suivante sur bobox) qui ont vraiment fait la transition via MS.
Et tu as des jeux très orientés Multi qui, même s'ils sortaient sur d'autres machines, prenaient leur sens sur XBox. Quand la série CoD qui cartonnait sur PC débarque sur les consoles, c'est clair que l'expérience optimale est sur le Live. Les onlines de la PS2 et la PS3 à l'époque étaient en carton.

Dans tous les cas, on se retrouve à parler d'une chose : les jeux. C'est ce qui compte et c'est ce qui fait défaut à Stadia. Si encore ils avaient TOUS les tiers...

Et c'est pour ça que cela me surprend d'entendre Spencer tenir ce discours, lui qui a réussit à sauver la Xbox One justement en replaçant les jeux au cœurs de la stratégie, après un Don Mattrick focalisé sur Kinect, les partenariats Tv ou le full dématérialisé.

L'idée est stylée, le résultat par contre...